LE BLOG DES COMMUNISTES DE ROMAINVILLE

mardi 28 février 2017

" L'ennemi déclaré ", l'éditorial de Michel Guilloux dans l'Humanité de ce jour !


Notre ennemi, c’est toujours la finance. Les rendez-vous de ce soir auquel convie le PCF à Paris est à noter, à double titre. Pour son thème. Quand les patrons, et souvent les grands groupes qui ne sont guère concernés par les risques liés à la « mondialisation », bénéficient de 220 milliards d’exonérations en tous sens, le « théorème de Schmidt » est sérieusement à revoir : ce sont les subventions d’hier qui alimentent les profits d’aujourd’hui et les dividendes de demain matin, pas l’investissement dans la recherche, les qualifications et les salaires et encore moins d’emplois. Et dire que la formule du chancelier allemand qui lui a donné son nom date d’il y a quarante ans et des débuts des politiques d’austérité budgétaire et d’accompagnement de la précarisation du travail, déjà et toujours. Ne parlons pas des 70 autres milliards annuels de l’évasion fiscale contre laquelle, deux élus du peuple, communistes, Alain et Éric Bocquet, avec les lanceurs d’alertes et leurs camarades au Sénat et à l’Assemblée, mènent courageusement bataille.


Sur ce socle qui représente un enjeu de société formidable, il a été possible de rassembler, et c’est l’autre aspect de l’initiative, des participants qui couvriront toutes les couleurs du spectre de la gauche écologique, sociale et politique. C’est urgent, là comme ailleurs. Cela constitue un encouragement pour toutes celles et tous ceux qui ne se résignent pas à un affrontement présidentiel réduit au trio, Fillon, Macron et Le Pen, ni ensuite à un parlement où la voix du peuple se trouverait bâillonnée. Le premier arroseur arrosé de la rigueur morale, crie dangereusement à la « guerre civile ». Le second fait du taillé sur mesure londonien mais côté bancaire. De la dernière, qui montre les dents depuis dimanche et jette bas les masques du culte du « chef », on apprenait hier que les deux responsables économiques de son programme avaient rencontré, pour rassurer les marchés financiers, Barclays et UBS, experts s’il en est du côté loi du fric sans morale ni frontière. On voit à quoi visent les discours de haine et de division. Ne nous trompons pas d’ennemi, en effet.

lundi 27 février 2017

" À l'impossible, ils sont tenus ", l'éditorial de Paule Masson dans l'Humanité de ce jour !


Benoît Hamon soigne sa stature de « favori » de la gauche. Mais en réalité, les nuages s’amoncellent sur sa campagne. Le pari de réitérer, seul, l’exploit de virer en tête comme à la primaire socialiste est loin, très loin de se muer en scénario probable pour la présidentielle. Sa prise de distance avec le bilan du quinquennat Hollande reste trop mesurée pour effacer la légitime défiance d’un électorat qui ne veut pas à nouveau se laisser abuser. La dynamique très à gauche de sa campagne des primaires a laissé place à une impression d’immobilisme où priment les jeux tactiques pour imposer son nom sur un bulletin unique. Les sondages continuent de le positionner au coude – à – coude  avec Jean- Luc Mélenchon, à 12-13% des intentions de vote.

C’est ainsi, même si personne ne le dit. La dégringolade est telle dans l’opinion publique que le PS n’est peut-être plus la force centrale à gauche, celle qui a vocation à rallier derrière elle et se permet de ne pas respecter les accords, une fois élue. Les « vote utile » contre « le pire » sans contenu, n’a fabriqué que du découragement, de l’abstention, de l’acte citoyen à reculons. Pourtant Benoît Hamon semble tenté de jouer cette carte défraîchie, affirmant sa « conviction » de représenter une « centralité » qui lui permet de « parler à toutes les composantes de la gauche », jusqu’à Emmanuel Macron ? Ségolène Royal, François Rebsamen, Stéphane Le Foll, Philippe Doucet et tous ses faux amis, qui ont déjà décidé de voter pour l’héritier du quinquennat, le poussent dans cette impasse.


« À l’impossible je suis tenu », disait Jean Cocteau, l’espoir fou de tourner le dos au libéralisme et à l’austérité est devenu pourtant crédible. Entre Benoît Hamon, Jean-Luc Mélenchon, Pierre Laurent et Yannick Jadot, il y a beaucoup à discuter, beaucoup à inventer. Raison de plus pour arrêter de perdre du temps.

vendredi 24 février 2017

" Responsabilité ", l'éditorial de Maurice Ulrich dans l'Humanité de ce jour !


Pour Stéphane Le Foll, porte-parole du gouvernement et proche parmi les proches de François Hollande, le choix de Bayrou témoigne de son « sens de la responsabilité dans le contexte dans lequel nous sommes », quand il en est à gauche « qui font traîner les choses ». Il n’est pas nécessaire de peser ses mots pour voir vers qui son cœur balance, alors même qu’il évoque la nécessité de se rassembler aujourd’hui « sur des valeurs, des enjeux et un projet pour le France ». Certes, mais lequel ?

Hier, précisément, la commission européenne, en particulier par la voix de Pierre Moscovici, prenait note de ce que certains « déséquilibres » sont en cours de correction progressive avec l’adoption du pacte de compétitivité ayant baissé le coût du travail, avec la loi Macron, ayant levé certaines barrières à l’activité et avec la loi El Khomri ayant fait un pas vers plus de flexibilité du marché du travail. Mais la commission ne s’en tient pas là, puisque, en établissant une véritable feuille de route à l’intention des candidats, elle estime déjà que ses préconisations se retrouvent dans les programmes de François Fillon et d’Emmanuel Macron. En d’autres termes, ils seraient les deux candidats les plus à même de poursuivre sur la lancée libérale, qui a précisément été rejetée part toute une partie de la gauche, y compris par ceux qui ont choisi Benoît Hamon à la primaire du PS.

Hier, le candidat socialiste, avec une autre tonalité que celle de Stéphane Le Foll, a estimé que le choix de François Bayrou faisait désormais d’Emmanuel Macron un candidat de centre droit. C’est peut-être écarter toute velléité de « rassemblement » de ce côté. Mais pour faire quoi ? Benoît Hamon entend-il se démarquer clairement de la feuille de route que nous avons évoquée ci-dessus ?

Pourquoi ne pas s’engager dans un véritable débat de projet à gauche ? c’est ce débat qu’attendent des millions de Français qui ne veulent ni de Marine Le Pen ni de la politique qu’il nous est enjoint de poursuivre, avec Fillon ou Bayrou-Macron. C’est cela, le sens de la responsabilité.

jeudi 23 février 2017

"Vente du centre de vacances de Saint-Ouen de Thouberville ", l'intervention de Brigitte Moranne


INTERVENTION DE BRIGITTE MORANNE AU CONSEIL MUNICIPAL DU 22/02/2017
GROUPE » FRONT DE GAUCHE- ROMAINVILLE ENSEMBLE »
DECLASSEMENT DE LA PROPRIETE COMMUNALE SISE A SAINT-OUEN DE THOUBERVILLE EN VUE DE CESSION

Notre ville s’est engagée sur le long terme dans une politique de financement des investissements, parfois très lourds (la collecte des ordures ménagères par pneumatique, la tour maraîchère, la place des commerces…) sur la base,  d’une part d’une vente de patrimoine de la ville, depuis 2006, ce sont 35 449 512  euros de patrimoine vendu aux promoteurs, et d’autre part d’un important prélèvement sur les budgets de fonctionnement donc sur les services et aides aux habitants.
Aujourd’hui,  il s’agit de la vente de ST-OUEN de Thouberville. Ce centre de vacances, acquis sous la gestion communiste de Pierre Kérautret dont l’objectif était que chaque enfant puisse partir en vacances accueillait les tout petits.

Actuellement, en France 80 ans après l’instauration des congés payés, un enfant sur 3 ne part pas en vacances et dans certains quartiers populaires, il s’agit de 80% de jeunes ( Chiffres issus de l’observatoire des inégalités).

Après Audierne, Le Bosgouet et ST Ouen, à quand la vente de Pelvoux ?
Que reste- t-il du patrimoine public de notre ville ?

La majorité municipale favorise les promoteurs en faisant supporter sa politique d’investissement et ce sur plusieurs générations, à une population qui se paupérise d’année en année.
Ce qui est à déplorer, c'est que malgré la vente du patrimoine et le prélèvement important sur les budgets de fonctionnement l’annuité de la dette est au- dessus de la moyenne nationale 184 euros par habitant à Romainville contre 123 euros par habitant au niveau national.

Notre groupe se prononcera contre la cession de la propriété de ST OUEN.

" Rapport annuel sur l'égalité femme-homme ", l'intervention de Brigitte Moranne



INTERVENTION DE BRIGITTE MORANNE AU CONSEIL MUNICIPAL DE ROMAINVILLE
GROUPE » FRONT DE GAUCHE –ROMAINVILLE ENSEMBLE »
RAPPORT ANNUEL SUR L’EGALITE FEMME-HOMME

A l’occasion de la présentation du rapport annuel 2017 sur l’égalité femmes-hommes, il nous semble important en premier lieu de rappeler quelques généralités ainsi que le cadre législatif récemment voté à l’assemblée nationale.
Malgré la loi de 2014, les inégalités perdurent dans le monde du travail .Les filles réussissent mieux que les garçons à l’école en général. Mais cette bonne performance ne se retrouve pas dans la sphère professionnelle. Le salaire des hommes est en moyenne supérieur de 24% à celui des femmes dont près de 11% relèvent d’une discrimination pure. 80% des salariés qui ont un contrat à temps partiel  sont des femmes, alors qu’1/3 des personnes à temps partiel souhaiterait travailler plus.
Les femmes sont surreprésentées dans les professions incarnant les « vertues dites féminines » (administration, Santé, Social, Services à la personne). 97% des aides à domicile et des secrétaires, 90% des aides-soignants, 73% des employés administratifs de la fonction publique ou encore 66% des enseignants sont des femmes. Des métiers souvent peu rémunérés et aux conditions de travail difficiles pour certains frappés de plein fouet par les politiques d’austérités et dont la pénibilité n’est pas reconnue. Ces employés sont confrontés aux difficultés sociales de la population, à la précarité et sont parfois victimes de l’autorité machiste de leurs supérieurs hiérarchiques. Les risques psycho-sociaux y sont élevés. On les retrouve logiquement au bas de la hiérarchie des catégories socio-professionnelles, les femmes représentent 77% des employés, 51% des professions intermédiaires  contre 16% des chefs d’entreprise et 40% des cadres supérieurs.
Actuellement la France est reléguée à la 134 ème place sur 144 en matière d’égalité professionnelle selon le dernier rapport du Forum économique mondial. D’autre part, la loi de 2013 relative à l’élection des conseillers départementaux, municipaux et communautaires qui impose la parité dans les listes électorales n’a pas permis d’atteindre les objectifs et pour cause, elle ne s’applique que pour les communes de plus de 1000 habitants.
Dans ce contexte, il est à déplorer que la région ait pris la décision de diviser par deux le budget alloué à l’égalité hommes-femmes en Ile de France, ce qui revient à une amputation du budget de  1,5 million.
Face à ces situations, le temps est venu de passer des bonnes intentions aux obligations de résultat. Le groupe de la gauche démocrate et républicaine a présenté une proposition de loi à l’assemblée nationale, elle a été votée à l’unanimité en première lecture le 02 février.
Cette proposition de loi présentée par Marie George Buffet entend agir sur différents leviers pour rendre pleinement effective l’égalité entre les hommes et les femmes dans le monde du travail et lutter contre la précarité professionnelle des femmes. Le texte propose de renforcer les sanctions à l’encontre des entreprises négligentes en matière de négociation sur l’égalité professionnelle.
C’est pourquoi, Il est regrettable que la commission  des affaires sociales ait supprimé sept des 10 articles de la proposition de loi avant de l’adopter.
Toutefois, les groupes socialistes, écologistes et républicains tiennent aux équilibres mis en place quand bien même ces équilibres ne favorisent pas les femmes salariées.
A la différence des autres, le groupe de la gauche démocrate et républicaine a souhaité pour sa part agir de façon concrète.
Qu’en est-t-il de la situation à Romainville ?
S’agissant de  la répartition  des  ressources humaines
Les femmes sont particulièrement bien représentées dans l’encadrement. Ainsi, on compte 63,9% de femmes dans la catégorie A ;
En catégorie B, qui correspond aux emplois intermédiaires, la répartition est à peu près équitable entre les hommes et les femmes avec tout de même un peu plus de représentation chez les femmes.
En catégorie C qui est la plus nombreuse puisqu’elle représente 396 agents sur 530, les femmes sont surreprésentées et notamment dans le secteur médico-social à 89,9%, à 100% dans la culture et 79,4% dans la filière administrative.
A contrario, dans la filière sportive, elles ne sont pas représentées.
Nous retrouvons donc bien l’existence de représentations stéréotypées de certains postes avec pour exemple les ATSEM , profession à 100% féminines.
S’agissant des carrières,
La part des agents ayant bénéficié d’une promotion interne est plutôt favorable aux femmes si on tient compte de la proportion d’employés entre les 2 sexes.
Mais le chiffre est difficilement exploitable car nous n’avons pas la proportion d’employés qui remplissaient les conditions pour un avancement de grade.
S’agissant du temps partiel.
Il aurait été intéressant d’avoir une évolution par rapport aux années précédentes. Le temps partiel est souvent un indicateur dans la répartition des charges domestiques entre les hommes et les femmes.
S’agissant des embauches 
Là encore, il aurait été nécessaire d’avoir une courbe d’évolution par rapport aux années précédentes.
S’agissant des salaires 
Je suppose que le tableau présenté annonce les rémunérations brutes toutes charges comprises. Y’aurait-il une erreur entre le salaire haut de la catégorie C et celui de la catégorie B.( (ex 3758 pour les hommes en C et 3539 en B idem pour les femmes).
On note tout de même des salaires plus élevés dans toutes les catégories chez les hommes que chez  les femmes. Avez-vous des explications sur cet écart ?
On peut ajouter que sur les gels du point d’indice dans la fonction publique les hommes et les femmes ont été à égalité pendant 6 ans.
S’agissant de la formation.
Nous constatons qu’à peu près la moitié des agents sont partis en formation en 2016.
Proportionnellement, plus de femmes en ont bénéficié (72,4%-et 27,6% pour les hommes) .
 En conclusion, malgré les statuts de la fonction publique, nous constatons tout de même que les postes les moins bien rémunérés sont occupés par une majorité de femmes et que l’orientation professionnelle reste souvent dictée par les stéréotypes.
La loi de 2014 oblige les collectivités à présenter ce rapport au conseil municipal et au comité technique.
Au-delà du constat qui est énoncé, quelles sont les mesures envisagées pour poursuivre l’amélioration de l’égalité hommes-femmes ?
Nous notons que des mesures sont prises au niveau local  pour lutter contre les discriminations et promouvoir l’égalité hommes-femmes ;
Oui, il faut sensibiliser les agents et la population à la lutte contre les discriminations, sensibiliser sur l’existence de représentations stéréotypées de certains métiers, encourager la mixité dans le monde sportif, changer le regard sur le partage des tâches domestiques, inciter les partenaires économiques à travers la commande publique  au respect de la législation.

Les femmes ne doivent pas être la variable d’ajustement de la soi-disant compétitivité à court terme que prône le patronat. Car elles sont particulièrement impactées par les politiques d’austérité et sont souvent victimes d’un cumul de discriminations sexistes, mais aussi sociales : elles constituent l’essentiel des travailleurs pauvres et des travailleurs précaires.

" Débat d'orientation budgétaire ", l'intervention de Sofia Dauvergne


Intervention de Sofia DAUVERGNE
Conseillère municipale groupe « Romainville Ensemble-Front de Gauche »

Conseil Municipal de Romainville le 22 février 2017
Débat d'Orientation Budgétaire 2017

Cher(e)s collègues,

Tout d'abord nous souhaiterions profiter de ce moment d'échange sur les orientations budgétaires pour remercier le personnel administratif du travail rendu.

La préparation d'un budget étant un acte politique, un moment de vérité qui renvoie à quelques exigences dont celle de la clarté de sa présentation.

Ce débat sur les orientations budgétaires de notre collectivité se déroule dans un contexte national et international saisissant : l'abaissement continuel du débat public, où les absurdités se disputent aux surenchères. Il y a de quoi s'inquiéter, en France, mais aussi outre-Atlantique comme l'actualité la plus récente vient de le montrer.

C'est un drôle de monde qui se dessine, où chacun est poussé à détester chacun et je dois indiquer aujourd'hui que cela nous préoccupe beaucoup pour l'avenir.
Les impasses auxquelles le modèle dominant nous confronte depuis plusieurs décennies sont effrayantes et il s'agit de les éviter, au plus vite.

Pour ce qui nous concerne nous ne céderons rien et continuerons sans relâche nos efforts pour rassembler, unir, mobiliser pour des alternatives progressistes, pour des politiques de justice sociale, de démocratie citoyenne, de paix et de liberté.

Une nouvelle année, une nouvelle austérité ! Nous pensons au contraire que notre ville doit être un point d'appui pour l'entraver et non l'encourager.

L'austérité est contre-productive pour l'activité et pour l'emploi, elle entrave le bon fonctionnement des services publics.

C'est la raison pour laquelle dans le contexte budgétaire général, nous sommes résolument opposés aux baisses de dotations asphyxiantes.

Nous sommes bien loin du « changement » politique promis en 2012, qui avait créé chez les gens l’espoir de grandes réformes qui changeraient enfin le cours des choses dans le pays et aussi en Europe, en mettant un terme au règne de l’argent-roi.

Force est de constater que dominent toujours les mêmes inquiétudes : la peur de moins bien vivre demain, la peur pour sa sécurité physique et aussi sa sécurité économique et sociale, les craintes pour les conditions de vie des prochaines générations.

Notre pays est aujourd’hui en état d’urgence sociale. Les chantiers prioritaires auxquels auraient dû s’atteler le Gouvernement sont ceux de l’emploi et du pouvoir d’achat. Sur ces questions, l’échec est patent. Les responsabilités sont lourdes.

Sur le plan des finances locales, là encore, les résultats sont désastreux.

Les gouvernements de droite, tout d’abord, ont soumis les collectivités à un assèchement méthodique de leurs finances. Mesure emblématique s’il en est, et lourde de conséquences : la suppression de la Taxe Professionnelle, décidée par Nicolas SARKOZY et son Premier Ministre, François FILLON.

La casse des finances locales par la droite, c’est aussi l’introduction du gel des dotations de l’Etat, que nombreux élus de gauche avaient dénoncé dans l’hémicycle à l’époque.

Un palier a été franchi depuis, puisque chaque nouvelle loi de finances apporte désormais son lot de réductions drastiques des dotations aux collectivités.

Nous sommes en fin de quinquennat HOLLANDE et cette logique d’asphyxie financière des collectivités locales n’a toujours pas subi de coup d’arrêt.

A Cela se rajoute les décisions prises par l'exécutif régional qui amplifient les choix d'austérité nationale, en déconnexion totale avec la réalité sociale et environnementale.
Ainsi, Valérie Pécresse liquide des organismes culturels, baisse de 50% les investissements prévus pour les lignes de Metro, supprime 40 millions pour le logement social.

Mais quelle chance !! Pour Romainville Mme Pécresse sauvegarde la subvention à la construction de la Tour Maraîchère, projet qui tient tant à cœur à la municipalité.
Oui ce sera sans doute une bonne nouvelle pour les milliers de demandeurs de logement sociaux à Romainville ! !

A Romainville, sur le plan des finances locales, là encore, les résultats sont inquiétants.

Ainsi, pour 2017, une diminution supplémentaire de 456 790 d’euros de la DGF (-15%) est attendue pour notre ville, c’est ainsi une perte de + 2 millions et demi en 4 ans, (51%)

Ils auraient pourtant été tellement utiles !

Et ce ne sont pas les dispositifs de péréquation qui ont démontré leur efficacité à répondre aux urgences sociales. Et ce malgré une Dotation de Solidarité Urbaine (DSU) en constante augmentation attestant au passage de la progression du nombre de romainvillois fragilisés.

On ne doit pas participer au concours du meilleur gestionnaire de la pénurie !

La ville reste fortement endettée et l'emprunt supplémentaire de 9 millions d'euros pour 2017 sont dédiés malheureusement à répondre essentiellement à la transformation à marche forcée de notre ville.

Vous proposez de renouveler la non-augmentation de la part communale des impôts sur les romainvillois pour compenser les défections du gouvernement et celles des autres financeurs acculés comme notre commune à l’austérité.

Mais au bout du compte cette année encore, les habitants paieront plus d’impôts parce que d’autres les augmentent. Vous-même Madame le Maire avez voté pour l'augmentation des impôts au conseil départemental.

Pour maintenir un service public de qualité cela ne peut pas se faire par des ponctions systématiques des moyens de fonctionnement, la population ne peut pas être protégée dans ces conditions.

La pression supportée par les agents est énorme, sans renforts pour exercer dans de bonnes conditions leurs missions de Service public à destination des publics les plus fragiles. Or, les moyens humains ne sont plus suffisants aujourd’hui pour répondre à l’accroissement des difficultés.

Qui peut prétendre que le sous-effectif et la détérioration des conditions de travail n’a pas d’impact sur le niveau des services rendus à la population ?
Qui peut prétendre que la réduction des ressources des collectivités n’a pas d’incidence sur le niveau des interventions de la collectivité?

Le personnel ne doit pas servir de variable d’ajustement à vos projections budgétaires.
C’est de leurs compétences et de leur engagement dont nous avons le plus grand besoin.
Il mérite donc notre considération et nous devons désormais lui offrir les moyens d’affronter d’autres échéances et parmi lesquelles le nouveau régime indemnitaire qui n’est autre qu’une nouvelle attaque contre le statut de la fonction publique.

La construction d'un budget ne doit pas se limiter pas à la recherche de la maîtrise des dépenses, Elle passe nécessairement par la révision complète de la politique gouvernementale qui nous conduit dans cette impasse budgétaire.

Il est possible de faire autrement.

L’argent existe bel et bien dans le pays, la 6ème puissance économique mondiale, pour mener ces réformes. Mais les populations et les Services publics souffrent de ce qu’il reste concentré dans les mêmes mains : celles du grand capital et de la finance.

Un peu de courage ! Il faut aller chercher l’argent là où il est.
Pourquoi ne pas commencer par s’attaquer aux 80 milliards d’euros d’évasion fiscale qui échappent à l’Etat chaque année ?
Pourquoi ne pas cesser d’arroser les entreprises d’argent public sans effet sur la courbe du chômage, tels les 25 milliards d’euros annuels que coûte désormais le CICE sans contrepartie ?
Ne nous voilons pas la face : le budget 2017 est un budget de crise. Et les prochains le seront aussi…

Oui, il faut faire le choix de protéger les romainvillois  qui sont dans la difficulté. Préserver les moyens pour l’école, la santé, l’enfance, la jeunesse, qui assurent l’avenir de notre ville et permettent d'assurer l’accueil des nouvelles populations...

Ce que nous souhaitons rappeler, c'est que la commune est le dernier bouclier, pour protéger les populations.
Son action est déterminante et tout retrait de ses politiques peut avoir des répercussions et des conséquences dramatiques.

En 2017, notre Groupe mettra toute son énergie au service de l’émergence d’une alternative politique, afin de répondre aux besoins humains, préparer l’avenir de nos enfants, préserver la planète, investir dans des Services publics efficaces et humains et permettre à chacun d’avoir une vie digne et heureuse.

Être élu, à quelque niveau que ce soit, ne peut pas se résumer à se recroqueviller, et ne pas regarder ce qu’il se passe autour de nous.

Être élu, c’est au contraire prendre la mesure de la société dans laquelle nous vivons, et éclairer la population.


Sofia Dauvergne

" La Bastille et les faiseurs de roi ", l'éditorial de Maud Vergnol dans l'Humanité de ce jour !


Exit les sorties tonitruantes sur le candidat de « l’hyper-capitalisme qui domine le monde ». Aux oubliettes les déclarations pour faire barrage « aux puissances de l’argent » qui « orchestrent en sous-main » la montée en puissance de l’ancien employé de la banque Rothschild. Nouveau coup de théâtre d’une campagne surréaliste : c’est finalement le casse du siècle que François Bayrou a organisé en catimini avec la ferme intention de faire sauter la banque. À son « destin présidentiel, sans doute refroidi par le vent du « dégagisme » qui souffle depuis quelques mois, le Béarnais aura finalement choisi le rôle de faiseur de roi, en faveur de celui qu’il jugeait hier « évanescent et impalpable ». Un geste « d’abnégation » sans doute rondement négocié pour un fauteuil à Matignon. Reste que cette « offre d’alliance » arrive à point nommé pour Emmanuel Macron, en baisse sensible dans les sondages, et dont l’électorat reste très volatil.

L’hypnotiseur libéral pourrait donc réussir là où François Bayrou a échoué : le rapt électoral d’une droite revivifiée par le vernis de la modernité et l’intox du « transpartisan ». Car, pour qui avait encore le moindre doute sur la nature de la candidature d’Emmanuel Macron, le ralliement du père de la rigueur du « centre » a le mérite de la clarté. Et « les forces de l’argent » que Bayrou clouait hier au pilori savent désormais sur quel cheval miser sans prendre trop de risques. Pourtant le réveil serait terrible pour les Français si le prince charmant de la banque Rothschild franchissait en mai les marches du palais de l’Élysée.


Face à ce scénario, la nécessité d’un rassemblement de la gauche alternative ne peut plus être évacuée d’un revers de main. L’enjeu est trop sérieux. « Sommes-nous incapables de nous dépasser et d’affronter toutes les difficultés aujourd’hui plutôt que d’avoir demain à répondre à ceux qui nous diront : ainsi vous nous avez livrés à ces gens-là », alertait hier Christiane Taubira. Le temps est compté.

mercredi 22 février 2017

" Faut-il en rire ou en pleurer ", le billet d'un Romainvillois atterré !


EN RIRE OU EN PLEURER ?

Il parait que le bureau de vente des appartements du célèbre « Grand Ségur » - vous savez cet immeuble pseudo-haussmanien-de-banlieue qui fera de l’ombre à notre chère petite église Saint-Germain et hélas pas que cela – est installé Allée du Belvédère dans un local commercial qui demeurait désespérément vide. Entre nous, tu parles d’un belvédère, c’est tout juste une impasse qui donne sur un cloaque

Oui, cette fameuse allée où les boutiquiers devaient faire fortune grâce au passage par milliers de visiteurs de la fameuse « Île de loisirs » dite de la « Corniche des Forts ». Cet équipement régional, en panne, et qui se résume aujourd’hui à un grand tas de 30.000m3 de sable, une sorte de « Dune du Pilat » qui, à l’époque, avait créé l’événement…

Les petits vendeurs en costume de promoteur seront bien capables de prendre à témoin le grand Brongniart et son église ou l’inexistante « Île de loisirs » ou encore, le voisinage d’un château, en ruine, pour vous fourguer leur 3 pièces-cuisine…

Et puis, un éphémère bureau de vente de logements qui s’installe dans un local commercial neuf – mais vide -, est-ce que cela voudrait dire qu’il n’y aurait plus qu’un type de commerce qui marche à Romainville ?

Faut-il en rire ou en pleurer ?


Un Romainvillois atterré. 

" Contre eux-mêmes " l'éditorial de Jean-Emmanuel Ducoin dans l'Humanité de ce jour !


L’histoire nous l’a assez enseigné. En politique, quels que soient les moyens pour parvenir à ses fins, il n’y a jamais de plafond de verre. Les sondages ne sont que des sondages, et s’ils ne disent qu’imparfaitement une éventuelle réalité à venir, les derniers en date nous glacent d’effroi, comment le dire autrement ? À deux mois de la présidentielle, Marine Le Pen, favorite du premier tour, réduirait fortement l’écart sur son adversaire au second tour, que ce soit, pour l’instant, Fillon ou Macron. Celle-ci obtiendrait de 42% à 44%. Des scores inédits. Ces temps-ci, ni les casseroles monumentales qu’elle et ses affidés traînent derrière eux, ni son programme de haine, ni les nazillons qui composent son parti, ni même la peur de l’extrême droite enracinée pourtant dans notre trajectoire contemporaine ne semblent freiner ce phénomène. Un phénomène à la fois compréhensible, hélas,  vu la situation de pourrissement du pays, et si irrationnel, qu’il nous révolte à mesure que les semaines passent. Si le FN n’est que la négation brutale de l’esprit et l’agrégation de tout ce qu’il y a de pire, doit-on néanmoins s’étonner que Marine Le Pen s’avance gaiement, sans complexe et sans vergogne, proférant tout et son contraire, ratissant le plus large possible, quitte à se goinfrer de thèmes de gauche pour mieux semer le confusion, tout en laissant libre court à ses obsessions xénophobes associées à une critique du néolibéralisme de fraîche date ? terrifiante mécanique, propulsée par la droite elle-même depuis quinze ans, alors que la crise sociale nourrit les désespoirs les plus intenses et les catastrophes idéologiques qui vont avec. Que les pauvres, les sans-emploi, les faibles, les salariés ne l’oublient jamais s’ils votent de la sorte, ils voteront d’abord contre eux-mêmes ! Combien de fois faudra-t-il l’écrire ?


Le traumatisme d’une France sans dessus dessous et d’une confiance abîmée par un quinquennat d’épouvante suscitera-t-il un sursaut démocratique et citoyen, un surcroît de pensée rationnelle, un combat de tous les instants ? pour le dire autrement la gauche de transformation  a du pain sur la planche et une responsabilité historique. Surtout en ce moment. Et en si peu de jours…

mardi 21 février 2017

" Pour le changement, un pacte pour une nouvelle majorité de gauche !



Adresse du Parti communiste au peuple de France


Vous êtes des millions à vouloir tourner la page d'un système politique réduit à l’impuissance et rongé par les forces de l’argent. Vous êtes des millions à être en colère contre des politiques dures pour les faibles et faibles contre les puissants, contre toutes les discriminations, contre une finance qui détruit tout dans notre pays, de l’emploi aux relations humains les plus précieuses.

Vous voulez pouvoir intervenir et décider sur tout ce qui concerne votre vie, votre travail. Une victoire de la droite ou de l’extrême droite aux élections de 2017 précipiterait le pays vers plus de misère, d’arbitraire et de division. Marine Le Pen veut faire régresser la France en l’entraînant dans le sillage du sinistre Donald Trump. François Fillon veut liquider la Sécurité sociale et tous nos services publics. Emmanuel Macron veut étendre la logique de l’ubérisation libérale à tous les domaines de la vie et du travail. Nous ne voulons pas de ces années noires pour notre pays.

C’est pour éviter ce désastre que nous les communistes, nous voulons lors des élections présidentielle et législatives de mai et juin prochains, faire gagner la gauche : une gauche qui reconstruise une grande politique de justice, d’égalité et de paix. Une gauche qui engage une politique de lutte efficace contre le chômage, les inégalités et la pauvreté, de sécurisation de nos vies, de droits nouveaux pour les salariés et les citoyens.

Nous ne voulons pas la politique qui nous a tourné le dos ces cinq dernières années en emboîtant le pas aux forces libérales. La gauche que nous voulons, c'est celle qui s’est battue contre la loi Travail, contre le projet de déchéance de nationalité, qui se bat pour l’avenir des services publics, qui peut ouvrir un nouvel avenir de progrès à la jeunesse.

Il y a quelques mois, cela paraissait irréaliste. Aujourd’hui, la présence au second tour de l'élection présidentielle d'une candidature porteuse de ces combats et la constitution en juin d'une majorité de gauche et écologiste paraissent à nouveau possibles. C’est ce pourquoi nous nous battons depuis un an : nous n’avons pas présenté de candidat communiste à l’élection présidentielle pour le permettre. Nous soutenons Jean-Luc Mélenchon, dont le programme est le plus proche du nôtre, avec cet objectif.

Ce qui doit être au cœur de tout, c'est un pacte de majorité, clair et transparent qui se donne les moyens du changement.

Voilà pourquoi nous appelons les candidats et les forces de gauche à intensifier leurs discussions jusqu'à conclure ensemble un pacte de majorité pour gouverner la France.
Nous voulons élire en mai un président de gauche, en juin une majorité de députés de gauche à l’Assemblée nationale, qui appliquera une politique de rupture avec l’austérité. Au sein de cette majorité, élire des députés communistes et du Front de gauche bien plus nombreux qu’en 2012. Et surtout, il faudra rester mobilisés et vigilants avant, pendant et après les élections, comme lors du Front populaire face au grand patronat, à la droite et à l’extrême droite.

Nous communistes, nous proposons que ce pacte comporte :

► une 6e République qui nous sorte du régime présidentiel, avec notamment la proportionnelle à toutes les élections et un statut de l'élu-e, des droits nouveaux pour les salariés dans les entreprises, le droit de vote des étrangers résidant en France, le récépissé contre les contrôles de police au faciès ; la constitutionnalisation du droit à l'avortement.

► un programme de relance sociale avec l’abrogation de la loi El Khomri et son remplacement par une loi de sécurité de l’emploi et de la formation, l'augmentation des salaires, des minimas sociaux et des pensions, la diminution du temps de travail, la retraite à 60 ans, une nouvelle ambition pour la Sécurité sociale, avec un retour progressif vers un remboursement de tous les soins à 100 %.

► un plan global d’action pour l’autonomie et l’émancipation de la jeunesse dans tous les domaines : petite enfance, éducation, culture, sports, santé, logement, emploi.

 la création d'un ministère de plein droit pour l'égalité femmes-hommes et le renforcement des dispositifs contraignants pour l'égalité salariale et professionnelle.

 la lutte contre toutes les discriminations, qu'elles soient liées à l'origine, à la confession, à l'orientation ou l'identité sexuelle, la maladie ou le handicap.

► la lutte contre la finance avec un plan d’action contre l’évasion fiscale, une COP fiscale mondiale, la création d’un pôle public bancaire pour changer le rôle du crédit, avec la nationalisation de BNP-Paribas et de la Société générale.

► un plan de bataille pour la France en Europe avec la remise en cause du traité budgétaire européen et un plan d'investissement financé par la BCE. Il servirait en France à la lutte contre l'exclusion et la pauvreté, à l’investissement massif pour les services publics, au logement pour tous et aux collectivités locales.

► un plan cohérent de nouvelle industrialisation créant un million d’emplois dans toutes les filières utiles au développement humain s'appuyant sur un effort recherche développement conséquent, de transition écologique avec un mix énergétique renouvelables-nucléaire sous contrôle public, de développement d’un nouveau modèle agricole.

Nous proposons à tous les candidats et toutes les forces de gauche de discuter ces propositions. Le Parti communiste demande pour cela à les rencontrer.

Dans le même mouvement, nous vous proposons donc à tous, sans attendre le jour ultime du vote, de multiplier les luttes sociales, les rencontres publiques de terrain, les débats sur les réseaux sociaux, de lever un immense forum citoyen pour faire entendre de toutes les manières possibles cette exigence d’union et d’engagement autour d’un pacte capable de changer vraiment la vie.

Nous ouvrirons à toutes les forces de gauche notre prochaine rencontre nationale le 28 février à la Bellevilloise à Paris sur le thème : « L'ennemi, c'est toujours la finance ».

Nous proposons que se tienne dans les plus brefs délais une grande rencontre de débat public pour un pacte de majorité à gauche avec les candidats et les forces qui les soutiennent. De nombreux citoyens le souhaitent. Pour notre part nous y sommes prêts.

À l'heure du dépôt des parrainages pour l’élection présidentielle, il faut avancer vite. Nous appelons également tous nos concitoyens à se mêler sans attendre des élections législatives. L’heure est à la mobilisation partout. Là aussi, les communistes et leurs candidats appellent au rassemblement pour ga
rantir les moyens du changement espéré par nos concitoyens.

" Soixante jours ", l'éditorial de Michel Guilloux dans l'Humanité de ce jour !


Évidemment, si elle a de grandes oreilles, c’est pour mieux entendre. Si elle a de grands yeux, c’est pour mieux voir. Et si elle a de grandes dents…À force de ripoliner son projet, sa pensée, son discours, Marine Le Pen fait de plus en plus songer au loup travesti de la fable. Pensez-vous, elle est déjà reçue comme une « présidentiable » au Liban. Il paraît même qu’elle aime les réfugiés frappés par la guerre et les bombes de Daech, des filiales locales d’al-Qaida comme de son ami Bachar Al Assad, à la simple condition qu’ils restent là-bas, entassés dans des camps. Question de géographie, sûr. Et qu’ils soient bien traités, oui. Le premier ministre libanais s’est permis, on ne sait pourquoi, de rappeler que ses concitoyens et « les Arabes comme la majorité du monde considèrent la France comme la patrie des droits de l’Homme et de l’État républicain qui ne fait aucune distinction ethnique, religieuse ou de classe entre les citoyens ».

Un observateur engagé de la vie sociale comme Jean-Claude Mailly, de FO, parlait hier d’une campagne présidentielle « inédite » et « atypique », relevant d’« une certaine forme de déliquescence démocratique ». À contrario, « les citoyens et les citoyennes (…) sont en attente de projet, d’une ligne de conduite générale ». le propos fait écho, dans la mémoire, à l’avertissement lancé, il y a un mois, par son homologue de la CGT, inquiet de la montée massive d’un « vote de rejet » et non « d’adhésion », et de candidats de gauche « loin du monde du travail ».


Côté favoris des experts, du patronat et des sondeurs, François Hollande devait le disputer à Nicolas Sarkozy pour se qualifier au second tour de la présidentielle. Vinrent Valls et Juppé. Macron et Fillon les ont aujourd’hui remplacés. Toujours et encore face à Le Pen fille. Bonjour « l’ostracisme du système ». Mais surtout pas de porteur d’alternative de progrès social et de souffle démocratique. Et si le scénario du pire raturé depuis des mois l’était positivement ? Il ne le sera pas sans espoir ni travail d’unité à gauche. Les communistes ont redit hier leur volonté de ne se priver d’aucune occasion en ce sens. En soixante jours, bien des pages peuvent être (ré)écrites.

lundi 20 février 2017

" Retour vers le futur ", l'éditorial de Patrick Apel-Muller dans l'Humanité de ce jour !


Le feuilleton connaît de nouveaux rebondissements. Après les épisodes autour des emplois familiaux de complaisance de François Fillon, le dernier relate des conférences à l’étranger grassement rétribuées par le cercle de ses amis oligarques. Et puis voilà, Marine Le Pen empêtrée dans des affaires de vrais faux collaborateurs européens et de garde du corps. Le débat se polarise sur la moralité des candidats et fait trop l’impasse sur les projets, sur les risques de destruction sociale que prépare l’ancien collaborateur de Nicolas Sarkozy ou sur la société de haine et de division que concocte l’héritière du château de Montretout.

Emmanuel Macron, quant à lui, vire au derviche tourneur. En novembre, il vantait les apports de civilisation de le colonisation, puis il en fait un « crime contre l’humanité » et, désormais, verse de l’eau dans ce vin. Le banquier se prétendait libéral en affaires comme sur les sujets de société, mais maintenant il verse des larmes sur le mauvais sort fait aux manifestants de la Manif pour tous. Quel meilleur moyen de camoufler son programme que ce jeu de toupie ? Comment mieux égarer les citoyens et les garder épars que les étourdir de diversions ?

Jean-Luc Mélenchon a tranché dans ce brouillard épais en présentant le financement précis de ses propositions, en évaluant leur dynamique à l’horizon du quinquennat et en s’exposant aux critiques de journalistes économiques. Ici, on parle d’avenir et il y a du grain à moudre.


En revanche, le week-end a confirmé qu’il reste du pain sur la planche pour solidariser la gauche anti-austérité, la rassembler pour qu’elle déjoue le piège qui la menace, l’élimination au premier tour au profit d’un libéral conservateur, d’une libérale populiste et anti-immigrés et d’un libéral surgi de la finance décomplexée et d’un quinquennat failli.

vendredi 17 février 2017

" Parlons - en ", l'éditorial de Maurice Ulrich dans l'Humanité de ce jour !


C’est tout ? La proposition de François Fillon, à la sortie de son déjeuner avec Nicolas Sarkozy, de porter à 16 ans la majorité pénale est pathétique et odieuse. Pathétique comme tentative de relance d’une campagne qui semble chaque jour devenir impossible en se raccrochant aux branches sécuritaires où est déjà installé le Front national. Odieuse, parce que prenant en otages politiques les jeunes des quartiers populaires en instrumentalisant misérablement les graves incidents de ces derniers jours. Sur les conseils sans doute de son meilleur ennemi, Nicolas Sarkozy, François Fillon rejoint Marine Le Pen dans l’indignité morale. Avec l’annonce, hier, du parquet financier excluant un non – lieu, on a envie de dire assez. Assez monsieur Fillon ! Vous dénaturez la campagne électorale et le débat démocratique.


Car, pendant ce temps, les affaires continuent, mais de qui parle-t-on ? Emmanuel Macron nous le joue en magicien de foire. Un coup de baquette à gauche, quitte à se contredire comme sur la colonisation et, le moment d’après, je caresse dans les sens du poil le Medef, qui est dans mon chapeau. On en oublierait presque les conditions de cette élection telles qu’elles ont conduit le président sortant à ne pas se représenter. Le quinquennat qui s’achève a été condamné par l’opinion, singulièrement à gauche parce qu’il a déçu les profondes attentes de changement qui demeurent dans le pays. Souvenons – nous. L’ennemi, c’était la finance. Elle gouverne plus que jamais. Les profits du CAC 40 sont exceptionnels. Les inégalités en France comme dans le monde sont monstrueuses – les salaires, invraisemblables, de ces mêmes groupes du CAC 40, mais pas seulement, tant s’en faut, l’attestent. Et que dire des débats autour du Ceta ? De la crise environnementale ? Il n’y a rien de ce point de vue à attendre de la droite et du FN, et pas davantage de Macron – libéralisme. C’est à la gauche d’en débattre. Force est de constater que Benoît Hamon, dans le souci sans doute de rassembler le PS, est discret depuis quelque temps. Jean-Luc Mélenchon l’a invité à se parler. Mais c’est à nous qu’il revient aussi de le faire. Parlons – en.

jeudi 16 février 2017

" Concertation n'est pas Confrontation " (François ANDRE)


NOUS PUBLIONS CE TEXTE QUE NOUS A FAIT PARVENIR FRANCOIS ANDRE 

"Dans le mag’ de février 2017, les élus Romainvillois du groupe socialiste viennent au secours de notre Maire et de son Champion. C’est que ça commence à remuer dans notre village ! La réunion du 18/01 qui a rassemblé, suivant ce qu’il est dit, plus de 130 personnes alors que les organisateurs avaient pris soin de ne pas en faire la publicité ne s’est pas déroulée comme l’auraient souhaité les élus majoritaires.
Les socialistes utilisent la tribune qui leur est allouée pour moraliser.

Je leur réponds :
Vous  admettez que ‘’la contradiction est souhaitable et même nécessaire à l’exercice du pouvoir’’. Sur ce point quelle lucidité ! Mais pour le reste quelle incompréhension ! Vous êtes  bien loin de vos concitoyens, de ce qu’ils ressentent à ne pas être écoutés. Prenez le temps de les côtoyer, allez dans la rue discuter avec eux. (Ce n’est pas pendant les minutes de silence des commémorations que l’on prend le pouls de la population). Dans la rue,  vous vous rendrez compte de l’ampleur du RAS LE BOL général. OUI nous en avons marre d’être pris pour des demeurés. Nous en avons RAS LE BOL des simulacres de concertation. Nous en avons RAS LE BOL de voir brader les espaces publics au profit des promoteurs.
        
Selon vous, il aurait fallu que les présents à cette réunion restent muets, qu’ils écoutent les  paroles divines sans le moindre murmure. C’est de pratique à deux pas de la Mairie, mais en la mairie même, exercer notre droit de contestation sans pouvoir ouvrir la bouche, admettez que ce n’est pas simple.

Que nous reprochez-vous ? Des’’ invectives accusatoires’’. Est-ce de votre part de la malhonnêteté intellectuelle ou de la méconnaissance de notre langue ? Il n’y a eu aucuns discours violent et injurieux de la part des participants Selon vous,  nous sommes’’ revanchards et populistes’’. Vous présentez les faits afin que  les citoyens qui n’étaient pas présents à cette réunion considèrent que les opposants que nous sommes à ces projets se comportent comme des voyous.
          
En réalité lors des longs monologues de l’exposé, en fond de salle, des participants exprimaient leur désaccord par des ronchonnements. Pour notre Maire, cela est totalement insupportable et incorrect. C’est à croire que vivant dans sa bulle notre élue n’a jamais entendu le moindre discours à l’Assemblée Nationale !

Taisez-vous et écoutez la bonne parole, la seule, la nôtre ! Ici c’est comme  ça que l’on applique la démocratie participative et pas autrement.

Devant le mécontentement grandissant que je constate en côtoyant ceux que vous qualifiez de ‘’revanchards’’, je pense que les méthodes de gestion communale en vigueur à Romainville ne seront pas supportées éternellement. Votre avenir n’est pas assuré dans cette direction. Il est temps de vous reprendre et d’œuvrer dans le sens d’une véritable démocratie, qui fait entendre toutes les voix, même quand elles sont discordantes".


François ANDRE                                                                                    février 2017

" Démocratie limitée ", l'éditorial de Sébastien Crépel dans l'Humanité de ce jour !


Moins il en dit, mieux il se porte dans les sondages. Le silence cultivé par Emmanuel Macron autour du contenu de son programme présidentiel comme sur son véritable positionnement sur l’axe droite – gauche serait l’une des clés de son succès actuel. Ce vrai – faux suspense ne trompe pourtant que ceux qui ne veulent pas voir et lire. Macron ne dit rien, et, pourtant il a déjà tout dit ou presque. Sa position favorable à l’accord de libre – échange entre l’Europe et le Canada (CETA), approuvé hier par une majorité euro-libérale à Strasbourg, en raconte plus long que tous ses discours en bras de croix, paumes levées vers le ciel. Car elle engage toute une conception de la démocratie.

Pour le candidat d’En marche !, le problème n’est pas que le Ceta fasse primer le droit des multinationales sur celui des citoyens et de leurs États, mais qu’un Parlement comme celui de la Wallonie ait osé s’y opposer, en octobre dernier, dans l’espoir d’obtenir « des clauses juridiquement contraignantes (pour) protéger nos services publics, nos normes sociales, tout ce qui fait le modèle de société européen ». crime contre l’ordre communautaire, s’est insurgé Macron, qui ne partage manifestement pas le même « modèle de société européen » que les Wallons. Le  sien est gravé dans les traités, où il aurait lu qu’il n’est « pas conforme à nos textes » qu’un Parlement contrarie les plans des instances de Bruxelles pour défendre ses services publics. Mieux : celui qui entend présider aux destinées de la France pour, théoriquement, appliquer la volonté majoritaire, se dit convaincu que « nous n’avions pas besoin de revenir vers les Parlements nationaux pour faire valider ce traité ». quant à parler du référendum.


Emmanuel Macron confesse ainsi les limites de la « démocratie » acceptable à ses yeux : celle d’un régime étroitement cadenassé, dans lequel les citoyens ni leurs représentants n’ont plus voix au chapitre dans les matières les plus essentielles pour leur vie. Vous avez dit « modernité » et « mouvement » ?

mercredi 15 février 2017

Adresse des élu(e)s du Front de gauche- Romainville-Ensemble à la Présidente du Syndicat des Transports d'Île de France (STIF)


Sofia DAUVERGNE
Conseillère Municipale de Romainville
Brigitte MORANNE
Conseillère Municipale de Romainville
Stéphane DUPRE
Conseillère Municipale de Romainville
Corinne BUZON
Conseillère Municipale de Romainville
Samia AFROUNE
Conseillère Municipale de Romainville


A Romainville le 15 février 2017


A L'attention de La Présidente du STIF
Madame Valérie Pécresse

STIF
41 rue de chateaudun
75009 Paris

Madame la Présidente,

Notre commune est l'une des dernières de la très proche banlieue à ne pas être desservie par un moyen de transport dit lourd tel que le métro. Avec le prolongement de la ligne 11 et son passage à Romainville, dont les premières revendications remontaient au début du siècle dernier, cette injustice va enfin être réparée et nous nous en réjouissons.

La date d’achèvement des travaux est fixée à 2022 mais si nous nous référons aux dernières réalisations de ce type, il est à craindre que les premières rames ne circuleront pas avant 2023/2024. Or, le prolongement du métro entre Mairie des Lilas et la place Carnot à Romainville engendre des travaux en surface qui se traduit par le détournement de la ligne de bus 105 dont une partie de son tracé d’origine longe l’avenue de Verdun qui est un des 2 axes principaux qui relient Romainville à Paris d’un côté et Montreuil de l’autre. Sur Les Lilas et Romainville, ce sont 3 arrêts qui sont supprimés.

Nous constatons donc que si rien n’est changé, la place du 19 mars 1962 sera privée d'un moyen de transport pendant au moins 6 à 7 années. Cette place, qui est l’une des 3 places principales de Romainville, est située au centre géographique de la commune. Les rues qui la traversent desservent la plupart des quartiers de la ville.

Les projets immobiliers sur cette place prévoient la construction de 140 logements supplémentaires qui viennent s’ajouter aux 200 qui viennent d’être livrés. A proximité de cette place s’étend la plus grande cité de notre ville, la « Cité Marcel Cachin » devenu un quartier en zone dense (1100 logements) et qui va bientôt accueillir près de 200 logements nouveaux. La place accueille également le nouveau conservatoire de musique à rayonnement départemental inauguré en octobre dernier. A l’allongement du parcours dû à l'absence de l'autobus 105 (il faut se rendre à mairie de Romainville ou à Place Carnot), en particulier pour beaucoup de travailleurs qui se rendent sur Paris en empruntant les transports en commun quotidiennement, s’ajoutent les difficultés rencontrées pour les personnes âgées et celles qui souffrent d'un handicap.

De plus, cette place est dotée du marché central et d'un ensemble de nombreux commerces qui comme les habitants souffrent fortement de l'absence de l'autobus 105 : 2 boulangeries, 1 boucherie, 1 pharmacie, 2 bars, 2 bars-restaurants, 2 supérettes bio, 1 banque, 1 cordonnerie et un kiosque à journaux. Sans compter les nouveaux commerces prévus afférents aux projets immobiliers : 1 supérette, 1 brasserie ainsi que d’autres boutiques. D’ailleurs, l'association des commerçants vous a fait parvenir une pétition qui a recueilli, en très peu de temps, 1800 signatures d'usagers et de riverains.

Forts de ce diagnostic, et pour toutes les raisons évoquées ci-dessus, nous pensons que la question de la desserte de la place du 19 mars 1962 doit être prise en considération.
Très attachés au service public au plus près des habitants, nous avons l'honneur de solliciter auprès de vous la mise en place d'un moyen de transport intégrant la desserte de la place du 19 mars 1962. Par exemple, la création d’une navette si la configuration de la voirie ne permet pas la ligne du bus 105 dans son état originel. Et, comme le suggèrent des commerçants, la réouverture de l’arrêt dans le sens Place Carnot-Porte des Lilas en faisant rejoindre le 105 à l’avenue Lénine (2ème axe principal qui relie la place Carnot aux Lilas et à Paris) en passant par la rue du Président Wilson.
Nous restons bien entendu à votre disposition,
Dans l'attente, nous vous prions d'agréer, Madame la Présidente, l’expression de nos sentiments distingués.

Pour le  Groupe « Romainville Ensemble-Front de gauche »


Sofia Dauvergne

" Révélateur d'inégalités ", l'éditorial de Patrick Apel-Muller dans l'Humanité de ce jour !


Le drame vécu par Théo agit comme un révélateur. Déjà pointée par le défenseur des droits, l’ampleur des discriminations vécues par les jeunes, particulièrement ceux des quartiers populaires, saute au visage : suspectés, surcontrôlés sur la base du faciès, parfois malmenés par une police dénuée de formation pour intervenir dans les grandes cités, sans ancrage local et parfois sous l’influence de discours racistes. Le lieu d’habitation, l’origine sociale, la couleur de peau sont prétextes à l’humiliation ou à la stigmatisation médiatique. Le régime des comparutions immédiates rend les accusations approximatives et les sentences expéditives. Le sort des évadés fiscaux est bien plus enviable. La colère qui cour dans les banlieues est d’abord une révolte contre l’injustice, celle d’un tabassage et d’un viol, mais aussi d’une société où l’emploi est hors d’atteinte, où les services publics se rabougrissent dans les villes populaires, où la devise Liberté, Égalité, Fraternité s’efface derrière le mur des privilèges.


La vie d’un jeune d’Aulnay n’a rien à voir avec le parcours sonnant et trébuchant des enfants Fillon et elle est bien loin de ces 23 milliardaires français qui possèdent autant que 27 millions de leurs compatriotes ! « Devenez milliardaires ! » lançait Emmanuel Macron, comme pour dire à cette génération qu’elle pouvait oublier ses rêves. Le sémillant banquier d’affaires est d’ailleurs bien silencieux ces jours-ci…Au FN, la famille Le Pen traite de « racailles » les manifestants pacifiques assimilés aux casseurs et réclame toujours plus de matraques. D’autres encore chantent des berceuses sur l’air du tout va mieux. Si le sentiment d’impasse se renforçait encore, si la politique continuait à paraître le continent des promesses trahies, la violence – qui se retourne d’abord contre les jeunes de banlieue et leurs parents – pourrait l’emporter. Ce serait une défaite pour l’avenir que cette génération incarne, que çà plaise ou non.

mardi 14 février 2017

" L'homme de main ", l'éditorial de Jean-Emmanuel Ducoin dans l'Humanité de ce jour !


Pour un peu, même en le relisant cent fois, on pourrait ne pas le croire…Parlant de la campagne électorale, à quelques semaines de la présidentielle, le candidat Emmanuel Macron affirme donc que « c’est une erreur de penser que le programme est le cœur ». les propos de Macron – la – finance sont tellement édifiants et hallucinants qu’ils devraient le disqualifier sine die. Loin des yeux, loin du cœur. Sans doute loin de l’esprit aussi. Puisque, selon lui, « la politique c’est un style », et « une magie » (sic), puisque « la politique, c’est mystique », sans doute connaît-il ses classiques : « Tout commence en mystique et finit en politique », disait Péguy, qui a connu des plagiats bien meilleurs. Au moins tiendrons-nous la citation comme une prophétie. Quand le mystique passera vraiment à la politique, c’en sera fini ! Car soyons sérieux deux minutes. Passé au laminoir de ses idées et – pardon – de ce qu’il est fondamentalement, Macron a tout de la créature d’un système à bout de souffle, alors que les médias dominants nous le présentent du matin au soir comme le candidat « antisystème ».


Pourtant, qu’incarne-t-il d’autre que le cœur du réacteur ? Il le revendique d’ailleurs, par ses manières affirmées de vouloir « façonner un capitalisme à l’image de ses ambitions ». Quelles ambitions ? Énarque, banquier d’affaires, conseiller de François Hollande, ministre de l’Économie, militant de l’ubérisation la plus sauvage et de la loi catastrophique qui porte son nom. Macron n’a rien du qualificatif « progressiste » dont il s’affuble en braillant, encore moins du vocable de « révolution », comme l’affirme le titre de son livre. Comment ne pas croire que le plan de com, si grossier, n’explosera pas bientôt en rase-mottes ? Macron c’est le relookage d’un quinquennat de hautes trahisons dont la justice de classe s’est déjà emparée pour l’histoire. Oui, un relookage en vue d’un prolongement inespéré pour tous les libéraux et leurs ultras. Qu’on ne se trompe pas. beaucoup de nos puissants – à droite comme à gôche – ne l’ont pas choisi au hasard. Il est l’homme de main de l’ordre établi, sa meilleure manche à air, pour parachever la conversion du pays au libéralisme total.

lundi 13 février 2017

" Justice et vérité ", l'éditorial de Michel Guilloux dans l'Humanité de ce jour !


Vérité et justice. Voilà en deux mots ce que réclament les habitants d’Aulnay-sous-Bois et les milliers de personnes, singulièrement jeunes, qui se sont réunis samedi en soutien au jeune Théo. Un crime a été commis, un viol  pour nommer les choses, à moins d’expliquer autrement ce qui peut aboutir à un déchirement anal de dix centimètres intervenu lors d’une interpellation. Depuis la mort de Zyed et Bouna et dix ans de procédure pour rien, jusqu’à celle d’Adama Traoré, l’été dernier, est-il infondé de penser que le sentiment de racisme s’enracine sur une réalité de terrain ? Quiconque a la moindre indulgence envers ce qui s’est passé là nourrit les pires dérives antirépublicaines et antidémocratiques. Nombre de manifestants contre le loi travail, dont nombre de lycéens, en ont d’ailleurs été aussi la cible.

Certains avaient émis la promesse de récépissés pour les contrôles d’identité. Enterrée, comme tant d’autres. Mais casser le thermomètre fait-il disparaître la fièvre d’une double discrimination : raciste et sociale ? Pourquoi le jeune animateur a-t-il été arrêté ? Parce qu’il passait par là ? Parce qu’il avait la peau sombre ? Ou pour les deux ? Et pour faire du chiffre. Cette politique inaugurée par un Nicolas Sarkozy, avait l’« avantage » de passer par pertes et profits ses coupes sombres dans les moyens de la police comme de le justice. Sans effet, et pour cause, sur les trafics.


Qui peut prétendre que l’absence d’une police proche et au service des citoyens ne nourrit pas la défiance ? Que la fermeture systématique des services publics, là comme en zones rurales, n’a aucune incidence sur le « vivre ensemble », formule devenue gargarisme de salon ? Et que la casse industrielle, comme à PSA Aulnay, n’a aucun effet sur la région et désespérance dans laquelle on enferme des générations entières ? Question subsidiaire : peut-on vanter la loi du fric comme unique valeur, donner des milliards d’argent public sans contrôle aux rentiers et prédateurs sans en retirer autant aux dépenses utiles à la nation et à ses enfants ? de tous côtés, il est urgent d’œuvrer ensemble pour contrer ces logiques mortifères qui gangrènent toute notre société.

vendredi 10 février 2017

" Le fric pour boussole ", l'éditorial de Michel Guilloux dans l'Humanité de ce jour !


Sibylle aux gros sabots ? Visitant une usine hier, le chef de l’État y est allé de son message enrobé de fumée. « Après un choix, une élection, il faut être capable de se rassembler, pas de se diviser », a lâché l’hôte de l’Élysée. Avec çà, il ne risque pas de fâcher grand monde. On se dit même que, plutôt que de se lancer en 2012 avec les ouvriers d’Arcelor Mittal ou le public du Bourget dans des formules absconses sur la finance, de tels propos auraient eu le mérite d’éviter toute ambiguïté sur la suite. Que de vains débats eussent été épargnés sur son bilan, celui de ses gouvernements, voire l’état dans lequel il laisse le pays comme le peuple de gauche. Mais quand François Hollande se permet de préciser que « Ce qui vaut pour une entreprise vaut également pour une nation » - et non l’inverse -, l’on se dit tout de même que la ficelle serait un peu grosse. De toute la terre brûlée jusqu’aux primaires de la formation qu’il dirigea, le seul porte  - voix aussi enthousiaste pour « l’entreprise » que lui et issu de son giron a un nom que rime en « on » mais ce n’est pas celui de Hamon. Et encore moins Mélenchon.

Ç’eût pu être Fillon, tant le candidat du Tea Party à la française (re)met d’ardeur à défendre le parti du fric. Les inégalités de revenus explosent. Jamais l’argent du travail n’a été autant détourné au profit des dividendes des riches. Accroître leur prédation est rebaptisé « réforme » chez lui et dans les think tanks libéraux qui entendent pratiquer sur la France la pédagogie du coup de massue. Emmanuel Macron, qui n’est ni de gauche ni de gauche, appelle cela « révolution » : alourdir la CSG, maintenir l’exonération de l’ISF jusqu’à 1,3 millions d’euros et tout revenu de la spéculation ou favorisant l’activité de son secteur d’origine. Ce qui vaut pour la banque vaut bien pour le pays.


L’abolition des privilèges de la fortune appelle que des voix bien plus nombreuses s’élèvent et se rassemblent. Réforme ou révolution ? Tiens, c’est curieux, cela donne envie de remettre le débat au goût du jour et sur ses pieds.

jeudi 9 février 2017

" Le catéchisme des austères magistrats ", l'éditorial de Patrick Apel-Muller dans l'Humanité de ce jour !


Chaque année, la Cour des comptes produit son catéchisme de l’austérité. Cette année, la version est intégriste, mode Saint – Nicolas – du – Chardonnet. Elle préconise, sous l’euphémisme délicat de « modération de la dépense publique », de la réduire de 0,3% et cible en priorité le logement (qui manque à des millions de Français), la santé (malgré l’asphyxie des hôpitaux) et la formation professionnelle. La croissance est-elle trop molle ?  « Alors, étouffons – la ! » commandent ces doctes magistrats.

En tête de gondole, ils ont placé l’écotaxe. Mais nulle part ils n’ont pointé le gâchis monstrueux du Cice et du pacte de responsabilité, qui attribuent des dizaines de milliards d’euros au patronat, sans que leur usage soit contrôlé. Sans doute jugent – ils ces cadeaux comme l’indice d’une saine administration de l’argent des citoyens. La dérive est patente : destinée à évaluer la sincérité de la comptabilité publique, l’institution s’est transformée en propagandiste du libéralisme au point que les recommandations de 2017 feraient un socle très convenable pour édifier le programme de François Fillon, avec sa liquidation de la Sécurité sociale au profit de ses amis assureurs et la suppression de 500.000 emplois de fonctionnaires. Le fond de sauce des recettes de la Cour des comptes est puisé dans les brochures des instituts patronaux. Que leur application conduise le pays de mal en pis ne les fait pas douter.


Collision de l’actualité qui n’est que pure coïncidence, on apprenait hier qu’un ancien patron du Fonds monétaire international, autre institution qui a prêché l’écrasement du coût du travail et la mise en coupe réglée des pays endettés, était accusé d’une fraude fiscale de 6,8 millions d’euros. Deux sociétés panaméennes, une espagnole et une britannique, avaient été mobilisées pour monter le mécanisme d’évasion. Directeur du FMI de 2004 à 2007, Rodrigo Rato avait ensuite rentabilisé cette expérience à la présidence d’une banque privée, Bankia…

mercredi 8 février 2017

" La tour (maraîchère) prend garde " !



Ce projet qui tient davantage à la gloriole et aux caprices, vient de faire l’objet d’une délibération du Conseil municipal. Une délibération qui tient davantage à l’enfumage des esprits plutôt qu’à la transparence qui devrait accompagner un programme de 5 millions d’euros transformant Romainville, rien que çà, en « ville mondiale » de « l’agriculture urbaine ».

Projetons-nous quelques années en arrière, pour refaire l’histoire de cette pensée profonde.
C’est le 6 octobre 2011, que nous apprenons par un quotidien du matin « l’implantation d’une ferme verticale, de 7 niveaux, à la cité Marcel Cachin ». En septembre 2012 nous avons vu un américain se promener dans la cité pour prodiguer ses conseils sur cette tour « révolutionnaire » qui, notons-le, était ramenée à 5 étages et abritant 1500 m2 de culture de fruits et légumes. Le coût avait alors été évalué à 3 millions d’euros, sans en savoir davantage sur les financeurs.

Le 4 février 2016, le même quotidien nous gratifie d’un long article pour vanter « cette vitrine mondiale ». Les cabinets d’architectes, présentent de jolis dessins pour faire prendre vie à l’arlésienne de la ville. Dans cet article on nous parle d’un coût d'opération s’élevant à 4 millions d’euros, dont les trois quarts sont à trouver.

Nous en arrivons à cette réunion du Conseil municipal de ce 25 janvier 2017, où est adoptée par les élu(e)s de la majorité municipale une convention de mandat entre la ville et Romainville Habitat pour la construction de la tour. Notons d’abord, si l’on en croit les écrits du MGC, que les surfaces cultivables sont ramenées à 1000 m2. Quant au coût, il se situe autour de 5 millions d’euros. Bien loin donc des estimations publiées en 2012.

Cette délibération nous parle de l’engouement pour ce projet et précise QUE L’ASSIETTE DE TERRAIN APPARTENANT À ROMAINVILLE HABITAT EST CÉDÉE À LA VILLE PAR BAIL EMPHYTÉOTIQUE, MAIS QUE LA VILLE CONFIE À ROMAINVILLE HABITAT LE SOIN DE CONSTRUIRE LE BÂTIMENT. Cela ne manque pas d’interroger. Puisque la ville devient propriétaire des terrains pourquoi n’assume-telle pas ses responsabilités ? Pourquoi serait-ce à Romainville Habitat de le faire, alors que ses seules ressources proviennent des loyers payés par les 3500 locataires ? On a beau nous répéter que ces derniers ne seraient pas mis à contribution, la réalité est tout autre. La convention de mandat est d’ailleurs parfaitement claire. Romainville Habitat :
·       Elaborera le programme prévisionnel
·       Engagera si nécessaire toute étude complémentaire
·       Préparera la consultation pour désigner les entreprises de travaux
·       Conclura et signera les marchés correspondants
·       S’assurera de la bonne exécution des marchés
·       Procédera au paiement des entreprises
·       Assurera le suivi des travaux
·       Assurera la réception des ouvrages
·       Souscrira une assurance dommages ouvrages et/ ou tous risques chantiers.

Il s’agit donc bien de faire payer en partie un projet communal, par les seuls locataires de Romainville Habitat. D’autant plus que pour l’heure, le projet est loin d’être financé en totalité, puisque seules se sont associées à la maîtrise d’ouvrage, la Métropole du Grand Paris, la région Île de France et le Conseil départemental. On peut estimer qu’un tiers seulement des coûts estimés se trouvent financés. Alors qu’on nous annonce ce projet pour 2018, qui avancera les fonds ? Qui paiera, au bout du compte ? Les contribuables ? Les seuls locataires ?

Que ce soient les uns et les autres, ce projet est un non sens. Cherche-t-on à se donner bonne conscience au regard d’un bétonnage à outrance qui voit disparaître des espaces publics et de pleine terre ? Comment oser parler d’une opération créatrice d’emplois ?
Curieusement d’ailleurs, plus un mot n’est dit sur le fonctionnement de cette tour. Qui en aura la gestion ? Le gérant qui en hériterait devra-t-il s’acquitter d’un loyer consécutif à l’amortissement de la construction ? Dans l’article publié le 6 février 2016, on parle  de 16 tonnes de produits vendus chaque année. Ce qui signifie, que compte tenu des charges (matériel, achats divers, plantations, eau, électricité) une telle production ne peut permettre que la rétribution d’une seule personne.

Comment peut-on décemment engager une dépense de 5 millions d’euros, sans avoir connaissance des tenants et des aboutissants ? Poser ces questions c’est tout simplement faire preuve de responsabilité lorsqu'il s'agit de l’utilisation de fonds publics !


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