LE BLOG DES COMMUNISTES DE ROMAINVILLE

mardi 12 décembre 2017

" L'alibi de la finance verte ", l'éditorial de Sébastien Crépel dans l'Humanité de ce jour !


J’ai fait un rêve, dira peut-être ce soir Emmanuel Macron. Celui d’un monde où la finance n’est plus « l’adversaire », comme un certain futur président de la République l’avait en son temps désignée avant de se mettre à son service, mais l’amie de la planète et de ses habitants. Le rêve d’un capitalisme enfin réconcilié avec les hommes te leur environnement, où l’argent continue certes de couler à flots pour permettre aux fortunes de s’amasser – c’est la nature même du capitalisme – mais pour le bien commun. Ce rêve a un nom : la finance verte.

Dans la compétition impitoyable propre au monde de la finance, même rhabillée aux couleurs de l’écologie, Emmanuel Macron fait un autre rêve : celui de faire de la place de Paris le « leader international du secteur. Le sommet international organisé aujourd’hui à l’Île Seguin vise à montrer ce leadership auquel prétend la France. Du rêve de puissance du – tout Paris de la finance à l’illusion d’un capitalisme propre : il n’y a qu’un pas que la finance verte comble en forme d’alibi. Car la marché des obligations dites vertes a beau être en pleine croissance, 99,9% du marché obligataire mondial pèse 100 000 milliards  de dollars, restent celui des obligations traditionnelles qui n’ont que faire d’un monde plus propre, constate un rapport d’Attac. Ensuite parce que les investisseurs qui se targuent de miser sur la finance verte sont loin d’être regardants sur l’impact écologique réel des projets qu’ils soutiennent. Dès lors, le label sert surtout à repeindre à peu de frais une finance qui n’a de verte que le nom.


C’est la rentabilité et non l’éco-responsabilité qui guide aujourd’hui les choix financiers. C’est cela qu’il faut changer. Cela veut dire non pas attendre que le capitalisme s’écroule, mais à commencer à la transformer de l’intérieur en se battant pour d’autres critères de gestion des entreprises et une autre politique d’investissement et du crédit, comme la disparition récente de l’économiste communiste Paul Boccara est l’occasion de le rappeler.

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