LE BLOG DES COMMUNISTES DE ROMAINVILLE

lundi 11 décembre 2017

" La faute d'Oslo ", l'éditorial de Patrick Apel-Muller dans l'Humanité de ce jour !


Ce n’est pas une erreur, c’est une faute. La France, à la suite de la Grande-Bretagne et des États-Unis, ne s’est pas fait représenter, comme il est d’usage, par son ambassadeur lors de la remise du prix Nobel de la paix, hier, à Oslo. Elle n’a dépêché qu’un diplomate de second rang. Emmanuel Macron a ainsi affirmé son hostilité aux lauréats, les militants de la Campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires, et à leur cause. Venant de Donald Trump, le geste allait de soi, le président américain, ne cessant de jouer avec le bouton du feu atomique, lors de ses chamailleries avec le tyran nord-coréen. Theresa May ose si peu se distinguer de son puissant tuteur que son alignement ne surprend pas. Mais la France !

Pouvons-nous oublier le docteur Folamour, alors que la Maison-Blanche est agitée par de folles pulsions ? Des armements monstrueux, tapis dans des abris ou glissant dans les abysses, continuent à faire peser le péril extrême sur la planète. Ils n’ont même plus la justification de l’équilibre de la terreur qu’on nous rabâchait au temps de la guerre froide. Ils alimentent, en revanche, la course de régimes aventureux qui souhaitent s’en doter à leur tour. Ces 15 000 ogives nucléaires font peser un risque inutile et coûteux sur notre avenir. Qui leur prêterait la moindre efficacité face au terrorisme ? Qui croit encore qu’elles pourraient peser en faveur d’une paix juste au Proche-Orient, pour résoudre des conflits sanglants du Yémen ou du Congo ?


La sécurité collective exige d’entamer de nouveaux processus de désarmement nucléaire. Pour les générations à venir, pour nous et tous ces spectres, cette « procession des fantômes », les membres en lambeaux, les yeux énucléés ou encore les intestins sortant des estomacs béants, qu’a décrite la rescapée d’Hiroshima qui a reçu les prix. Dommage que le président de la République n’ait pas eu cette hauteur, celle de « l’avenir au bien » pour lequel plaidait Elsa Triolet dans le Cheval roux, roman d’une terre dévastée par le feu atomique.

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