LE BLOG DES COMMUNISTES DE ROMAINVILLE

vendredi 1 septembre 2017

" L'aveu d'Edouard Philippe ", l'éditorial de Sébastien Crépel dans l'Humanité de ce jour !



Peut-être pris par le vertige devant l’énormité de la supercherie vendue aux salariés comme prix de leurs sacrifices, le premier ministre, a eu, jeudi. « Agir sur le droit du travail(…) peut constituer un outil » contre le chômage, mais « ce n’est pas le seul », a-t- il lâché. On reste interdit devant une ambition si brutalement revue à la baisse au moment d’abattre la hache sur le Code du travail, un geste que le président de la République vantait le matin même dans un entretien- fleuve comme la « révolution copernicienne » apte à « libérer les énergies ».

Il y a un échec annoncé dans cet aveu d’Édouard Philippe. Car le premier ministre sait bien qu’il n’ya pas de lien entre chômage et niveau de la protection sociale des salariés, toutes les études le montrent. Mais il y a aussi un avertissement et une justification. Ce n’est que le début, nous dit l’hôte de Matignon, et, si les résultats ne suivent pas, ce sera bien la preuve qu’il faut aller plus loin, toujours dans le même sens – celui réclamé à cor et à cri par le Medef –, sur le « coût du travail », les retraites, la formation…en exhortant les salariés à courber l’échine dans l’attente d’un aussi hypothétique, que fumeux volet « sécurité », en échange de la flexibilité totale imposée aujourd’hui.


Voilà la nature du pacte frauduleux proposé au monde du travail. Il serait étonnant qu’il accepte, et la façon dont les syndicats tordaient le nez à l’unisson hier en dit plus long que les nuances et les divergences qui les séparent. Et ce n’est pas le concept frelaté de « codécision » à l’entreprise vanté par Muriel Pénicaud qui rassurera les salariés. Ceux-ci savent mieux que quiconque que le Code du travail n’a de sens que s’il sert à les protéger de la position dominante de l’employeur, laquelle découle du lien de subordination qui unit les premiers au second. En le niant, la ministre du travail fait table rase des fondements de plus d’un siècle d’histoire sociale.

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