LE BLOG DES COMMUNISTES DE ROMAINVILLE

mercredi 31 mai 2017

" À visage découvert ", l'éditorial de Maud Vergnol dans l'Humanité de ce jour !


Les douze coups de minuit ont sonné pour Emmanuel Macron. En moins d’un mois le climat délétère de la campagne présidentielle a rattrapé la vie politique française. Révélations en cascade sur la réalité des pratiques d’En marche !, délations iniques de l’extrême droite pour faire diversion…La poudre de perlimpinpin s’avère bel et bien décevante et la vie politique loin d’être un conte de fées. L’affaire « Ferrand », une candidature d’En marche ! de Saint-Denis marchande de sommeil, un autre condamné à une peine d’inéligibilité…Les communicants du président, qui voulait marquer le début de son quinquennat par une « loi de moralisation de la vie publique », pourront plaider que, dans toutes ces embardées, la responsabilité d’Emmanuel Macron n’est pas en cause. Mais cette première anecdote laissera des traces. D’autant que le pays n’a pas fini de digérer la pire campagne présidentielle de la Vème République ait connue, parachevée par l’élection d’un homme dont le projet politique est en réalité sévèrement rejeté par la majorité des citoyens. L’ébullition d’idées pour renouveler la démocratie a accouché d’un monarque républicain. Le souffle d’alternatives au modèle libéral s’est soldé par la victoire de l’ubériseur en chef.


Cette lucidité nécessaire sur les ravages que charriera le désenchantement Macron sera de peu d’utilité si elle se contente d’accompagner la résignation. Laissons au FN et aux démagogues la spéculation sur les fruits pourris du libéralisme. L’enjeu aujourd’hui est moins de « moraliser » que de « démocratiser » la vie politique. De revenir aux sources de la représentation politique, telle que pensée par les révolutionnaires de 1789 : substituer aux intérêts particuliers celui du plus grand nombre. Pour cela, le Parlement a non seulement besoin de pluralité, mais de députés qui savent, dans leur chair, ce que sont les urgences sociales du pays. 2,6% d’ouvriers et d’employés sont assis sur les bancs de l’hémicycle, quand dehors, ils représentent 50,2% de la population. Comme représentation nationale, on peut mieux faire.

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