LE BLOG DES COMMUNISTES DE ROMAINVILLE

lundi 24 avril 2017

" Un vrai barrage ", l'éditorial de Patrick Apel-Muller dans l'Humanité de ce jour !


Non, cette campagne n’a pas été « folle ». Elle a débuté et s’est conclue par la mise à l’écart de tous ceux  qui, durant les dix dernières années, sont responsables des difficultés que vivent les Français. Premier épisode, Nicolas Sarkozy est sèchement recalé. Au deuxième, François Hollande, plombé par ses reniements et un bilan désastreux, ne peut même plus se présenter. Son second, Manuel Valls, est battu sans conteste lors de la primaire socialiste et s’abîme dans les trahisons à répétition. Le dernier acte de ce big bang politique s’est joué hier soir avec l’élimination de François Fillon sous l’effet conjugué des affaires, d’un programme sauvagement austéritaire et des tristes souvenirs de son passage à Matignon. Il a perdu l’élection que la droite jugeait imperdable. Sur la scène du second tour, les deux formations qui avaient monopolisé le pouvoir, LR et le PS, viennent d’être dégagées et entrent en décomposition. La bipolarisation qu’elles voulaient instituer vient de périr sous nos yeux. Avec esprit de suite, les Français ont montré leur colère, leurs recherches d’autres voies et se sont massivement rendus aux urnes. Ils ont passionnément parlé politique, ont hésité entre les scénarios et cherché qui leur permettait de changer de cap.

Ainsi s’explique la formidable percée de Jean-Luc Mélenchon, particulièrement marquée dans les villes communistes où il arrive généralement et tête de tous les candidats. Elle ne lui permet pas d’être au second tour mais elle ancre la gauche – que les abjurations hollandaises auraient pu condamner à mort – sur sa face antilibérale. Ce vote sera fécond pour l’avenir. Bien sûr, le total de la gauche, tous candidats additionnés, est historiquement faible, mais combien de ceux qui se sentent le cœur de ce côté-là ont-ils été abusés par le double – voire triple – langage d’Emmanuel Macron qui ont cru par une habileté tactique ainsi barrer la route à Fillon et, pire, encore à Le Pen ? Ils seront nombreux à déchanter et à retrouver au fil des années leurs engagements électoraux.


Aujourd’hui, la priorité est sans hésitation de battre Marine Le Pen et son programme qui charrie la haine, la division des habitants de ce pays, les discriminations, la guerre contre les syndicats, la mise au pas de la culture, le mépris de la République…Le Front national a prospéré sur les plaies causées par le libéralisme ou la crise politique et a gagné un million de voix depuis la dernière élection présidentielle. Lui barrer la route est un impératif dans treize jours. Mais le combat devra se poursuivre en élisant des députés capables de résister à la vague libérale et aux ravages dont se nourrit le FN. Et, demain, dans les luttes du quotidien. Là sera le vrai barrage.

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