LE BLOG DES COMMUNISTES DE ROMAINVILLE

mercredi 8 février 2017

" La tour (maraîchère) prend garde " !



Ce projet qui tient davantage à la gloriole et aux caprices, vient de faire l’objet d’une délibération du Conseil municipal. Une délibération qui tient davantage à l’enfumage des esprits plutôt qu’à la transparence qui devrait accompagner un programme de 5 millions d’euros transformant Romainville, rien que çà, en « ville mondiale » de « l’agriculture urbaine ».

Projetons-nous quelques années en arrière, pour refaire l’histoire de cette pensée profonde.
C’est le 6 octobre 2011, que nous apprenons par un quotidien du matin « l’implantation d’une ferme verticale, de 7 niveaux, à la cité Marcel Cachin ». En septembre 2012 nous avons vu un américain se promener dans la cité pour prodiguer ses conseils sur cette tour « révolutionnaire » qui, notons-le, était ramenée à 5 étages et abritant 1500 m2 de culture de fruits et légumes. Le coût avait alors été évalué à 3 millions d’euros, sans en savoir davantage sur les financeurs.

Le 4 février 2016, le même quotidien nous gratifie d’un long article pour vanter « cette vitrine mondiale ». Les cabinets d’architectes, présentent de jolis dessins pour faire prendre vie à l’arlésienne de la ville. Dans cet article on nous parle d’un coût d'opération s’élevant à 4 millions d’euros, dont les trois quarts sont à trouver.

Nous en arrivons à cette réunion du Conseil municipal de ce 25 janvier 2017, où est adoptée par les élu(e)s de la majorité municipale une convention de mandat entre la ville et Romainville Habitat pour la construction de la tour. Notons d’abord, si l’on en croit les écrits du MGC, que les surfaces cultivables sont ramenées à 1000 m2. Quant au coût, il se situe autour de 5 millions d’euros. Bien loin donc des estimations publiées en 2012.

Cette délibération nous parle de l’engouement pour ce projet et précise QUE L’ASSIETTE DE TERRAIN APPARTENANT À ROMAINVILLE HABITAT EST CÉDÉE À LA VILLE PAR BAIL EMPHYTÉOTIQUE, MAIS QUE LA VILLE CONFIE À ROMAINVILLE HABITAT LE SOIN DE CONSTRUIRE LE BÂTIMENT. Cela ne manque pas d’interroger. Puisque la ville devient propriétaire des terrains pourquoi n’assume-telle pas ses responsabilités ? Pourquoi serait-ce à Romainville Habitat de le faire, alors que ses seules ressources proviennent des loyers payés par les 3500 locataires ? On a beau nous répéter que ces derniers ne seraient pas mis à contribution, la réalité est tout autre. La convention de mandat est d’ailleurs parfaitement claire. Romainville Habitat :
·       Elaborera le programme prévisionnel
·       Engagera si nécessaire toute étude complémentaire
·       Préparera la consultation pour désigner les entreprises de travaux
·       Conclura et signera les marchés correspondants
·       S’assurera de la bonne exécution des marchés
·       Procédera au paiement des entreprises
·       Assurera le suivi des travaux
·       Assurera la réception des ouvrages
·       Souscrira une assurance dommages ouvrages et/ ou tous risques chantiers.

Il s’agit donc bien de faire payer en partie un projet communal, par les seuls locataires de Romainville Habitat. D’autant plus que pour l’heure, le projet est loin d’être financé en totalité, puisque seules se sont associées à la maîtrise d’ouvrage, la Métropole du Grand Paris, la région Île de France et le Conseil départemental. On peut estimer qu’un tiers seulement des coûts estimés se trouvent financés. Alors qu’on nous annonce ce projet pour 2018, qui avancera les fonds ? Qui paiera, au bout du compte ? Les contribuables ? Les seuls locataires ?

Que ce soient les uns et les autres, ce projet est un non sens. Cherche-t-on à se donner bonne conscience au regard d’un bétonnage à outrance qui voit disparaître des espaces publics et de pleine terre ? Comment oser parler d’une opération créatrice d’emplois ?
Curieusement d’ailleurs, plus un mot n’est dit sur le fonctionnement de cette tour. Qui en aura la gestion ? Le gérant qui en hériterait devra-t-il s’acquitter d’un loyer consécutif à l’amortissement de la construction ? Dans l’article publié le 6 février 2016, on parle  de 16 tonnes de produits vendus chaque année. Ce qui signifie, que compte tenu des charges (matériel, achats divers, plantations, eau, électricité) une telle production ne peut permettre que la rétribution d’une seule personne.

Comment peut-on décemment engager une dépense de 5 millions d’euros, sans avoir connaissance des tenants et des aboutissants ? Poser ces questions c’est tout simplement faire preuve de responsabilité lorsqu'il s'agit de l’utilisation de fonds publics !

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