LE BLOG DES COMMUNISTES DE ROMAINVILLE

mercredi 25 janvier 2017

" Déni de réalité ", l'éditorial de Maurice Ulrich dans l'Humanité de ce jour !


Le lamentable cafouillage, pour ne pas dire autre chose, auquel nous venons d’assister autour de chiffres de la participation à la primaire de dimanche n’est pas une atteinte de plus au crédit déjà bien entamé du PS. C’est aussi le symptôme d’un déni de réalité. La force propulsive du PS n’est plus et, faute de le reconnaître, la direction socialiste, de manière consciente ou pas, a choisi de la simuler. Au moment où l’on ressort « Tintin au pays des soviets » avec ses usines en trompe l’œil, c’est assez cocasse.

Le même déni de réalité habite Manuel Valls dans son obstination à se poser en candidat présidentiel sans lequel el ne serait point de salut. On se demande par quelle étrange opération proche de la multiplication des pains l’ancien premier ministre, pourrait rassembler autour de lui quand il n’est pas parvenu, dimanche, à le faire avec les plus motivés des électeurs de son camp. C’est dans la même veine qu’il faut apprécier, l’outrance de ses propos à l’encontre de son « camarade » Benoît Hamon, avec un argumentaire dont on peut tout de même s’étonner qu’il soit repris avec tant de zèle par nombre de commentateurs. Il serait, lui, le réalisme, face aux illusions et aux rêves d’une gauche inadaptée au monde moderne. En somme, le réalisme, c’est l’échec, c’est la faillite d’un quinquennat désavoué. Manuel Valls aura beau, ce soir, se hausser du col, se la jouer en costume de présidentiable, on peut parier que rien n’y fera. Le réel, disait Jacques Lacan, c’est quand on se cogne.


Le réalisme de Manuel Valls se prend la réalité en face, mais il se refuse toujours de la voir. Ou, plus exactement, s’il la prend pour partie en compte, c’est avec l’idée de changer de cheval au milieu du gué, pour acter définitivement une rupture. Son refus de répondre à la question de savoir s’il respecterait le choix des électeurs de dimanche prochain est déjà, en soi, une réponse. En revanche, ce qui s’est exprimé dimanche, c’est bien la volonté de ceux qui sont allés voter et, dans les limites que nous avons évoquées plus haut, de remettre le PS sur des chemins de gauche. On peut discuter de leur tracé, mais il serait insensé de les ignorer.

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