LE BLOG DES COMMUNISTES DE ROMAINVILLE

vendredi 5 octobre 2012



Le message universel du Venezuela, l'éditorial de Jean-Paul Piérot

Une droite camouflée derrière un candidat qui se prétend de « centre gauche » face à un président qui a fait reculer la pauvreté.
Le Venezuela fait partie, depuis plusieurs années déjà, de ces pays dont le poids et l’influence dépassent largement leurs limites géographiques, démographiques et économiques. Il y eut des précédents dans le passé ; d’autres peuples ont rencontré l’Histoire et devinrent durablement ou de manière éphémère des références pour le monde. En ce début de XXIe siècle, le rayonnement politique de la patrie de Bolivar en Amérique latine et au-delà, dans les pays en développement et émergents, n’a pas d’autre cause que le message d’espoir, de portée universelle, de l’expérience politique originale dont elle est le théâtre depuis plus de dix ans.
De même que la présidence d’Hugo Chavez, au pouvoir depuis 1998, a inauguré une séquence historique qui a entièrement bouleversé le paysage politique du sous-continent, de même, du Brésil au Nicaragua, de la Bolivie à l’Uruguay, toute la gauche latino-américaine aura les yeux braqués sur l’élection présidentielle qui opposera, dimanche, Hugo Chavez au candidat de l’opposition de droite, Henrique Capriles. Dans un sens comme dans l’autre, le verdict des urnes vénézuéliennes aura des répercussions importantes bien au-delà de Caracas. Si Hugo Chavez aborde sa troisième élection présidentielle en position de favori, l’écart des voix entre les deux concurrents pourrait être plus étroit que lors des précédents scrutins, selon plusieurs enquêtes d’opinion.
On mesurera, dimanche, ce que pèsera une campagne de la droite, camouflée derrière un jeune candidat de quarante ans s’affichant de « centre gauche », face à un président en place depuis treize ans, dont le bilan en matière de lutte contre la pauvreté et de répartition équitable des richesses est largement reconnu dans les couches populaires. Face à une droite qui n’a jamais désarmé, ayant eu recours à une tentative de putsch en 2002 et à un référendum révocatoire en 2004, le gouvernement vénézuélien a apporté la preuve que les produits de l’exploitation du pétrole pouvaient servir à l’élévation du niveau de vie du peuple, plutôt qu’à alimenter les profits des compagnies internationales. Les programmes de santé, d’éducation, de culture, de protection sociale ont connu un développement considérable. Les milliers d’enfants des poblaciones derrière les pupitres des orchestres symphoniques sont sans doute les meilleurs ambassadeurs du nouveau Venezuela.
En 2001, se réunissait à Porto Alegre, dans le sud du Brésil, le premier Forum social mondial. Les quelques milliers de militants affirmaient la belle utopie : « Un autre monde est possible. » À cette époque, pas si lointaine, le Brésilien Lula était encore un dirigeant syndical, et la majorité des États latino-américains étaient encore entre les mains de politiciens de droite ou de militaires au service des oligarchies. Le sous-continent n’était pas encore sorti de sa situation d’« arrière-cour des États-Unis » et nombre d’États étaient encore des sortes de « protectorats ». Le vent de la démocratie, de la dignité et de la coopération entre les peuples latino-américains a soufflé et a provoqué les rares changements géopolitiques positifs que le monde ait connus depuis longtemps. Le peuple du Venezuela, avec Hugo Chavez, 
a participé de ce mouvement.
Par Jean-Paul Piérot

Soyez le premier à commenter !

Enregistrer un commentaire


  ©Template Blogger Elegance by Dicas Blogger.

TOPO