LE BLOG DES COMMUNISTES DE ROMAINVILLE

jeudi 25 octobre 2012

La poésie ne supporte pas l'austérité !


Le Printemps des Poètes existe depuis 1999. Prenant sa place parmi d’autres manifestations comme la Fête de la Science, les Journées du Patrimoine, Lire en Fête ou la Fête de la Musique, il fut initié par Jack Lang, à l’époque ministre de l’Éducation nationale.

Le Printemps des Poètes a pour caractéristique de s’appuyer sur le réseau de la communauté éducative sur tout le territoire, d’être doté d’une véritable direction artistique permanente, et depuis 2001 d’être un Centre de ressources national. Il constitue ainsi le cœur d’un réseau de plus de 15 000 initiatives dédiées à la poésie chaque année dans toute la France, du plus petit village à la grande métropole régionale. International dès sa naissance, le Printemps des Poètes a trouvé écho dans près de 60 pays, et suscité la création de plusieurs manifestations analogues (Montréal, Boston, Turin…).

Né de la volonté du ministère de l’Éducation nationale, il a su mobiliser des milliers d’enseignants et d’associations d’éducation populaire, dont l’intérêt ne s’est jamais démenti depuis sa création. Le Printemps des Poètes, issu des « Arts à l'école », dispositif créé par la gauche pour favoriser l’éducation artistique à l’école mais aboli dès le retour de la droite au pouvoir en 2002, pouvait espérer voir son rôle réaffirmé en 2012 et ses moyens pour le moins confortés dès 2013 par un ministre de tutelle dont le décret de nomination stipule expressément, dès son article 1er, qu’« Il veille, conjointement avec les autres ministres intéressés, au développement de l'éducation artistique et culturelle des enfants et des jeunes adultes tout au long de leurs cycles de formation. »

Il n’en est rien. La part du ministère de l’Éducation nationale dans le financement du Printemps des Poètes était, à l’origine, majoritaire. Alors que la part du ministère de la Culture, de 44 % en 2001, était passée à 63 % en 2011 pour un subventionnement resté constant, la part du ministère de l’Éducation passait de 56 % en 2001 à 37 % en 2011, en érosion constante depuis 2003. On aurait pu espérer que le retour de la gauche en 2012, alors que le Président de la République affirme haut et fort la priorité qu’il entend accorder à la jeunesse et à l’éducation, se traduise par un début de redressement du financement du Printemps des Poètes par le ministère de l’Éducation.

C’est le contraire qui s’est produit. Le ministère de l’Éducation nationale vient d’annoncer au Printemps des Poètes, en milieu d’année, alors que tous ses engagements budgétaires sont pris et que l’édition 2013 est en pleine préparation, une amputation de sa subvention 2012 de 60 000 € ! Cette mesure brutale et inattendue met en cause la survie même du Printemps des Poètes, l’une des manifestations les plus indispensables au développement culturel et éducatif de notre pays.

Au nom du PCF, je demande instamment au ministre de l’Éducation nationale Vincent Peillon d’annuler immédiatement cette mesure budgétaire injuste et incompréhensible, et que les deux ministères concernés ouvrent d’urgence avec les responsables du Printemps des Poètes une concertation en vue d’en renforcer les moyens et d’en conforter les missions.

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