LE BLOG DES COMMUNISTES DE ROMAINVILLE

lundi 28 mai 2012

Un dangereuse dérive monarchique !

Des mois durant, nous avons subi un véritable matraquage des médias sur l’échéance présidentielle. Des primaires socialistes, au feuilleton Sarkozy sur son « éventuelle candidature » en passant par le ripolinage de l’image de la fille Le Pen pour la rendre plus présentable, c’était l’overdose.

Aujourd’hui c’est un silence assourdissant. Qui peut imaginer que dans 13 jours, les françaises et les français sont appelés à élire les Député-e-s qui vont les représenter à l’assemblée nationale ? On nous rebat les oreilles sur la bataille des chefs à droite, pour savoir qui portera les couleurs de l’UMP en 2O17. Une seule formule nous est rabâchée par les dirigeants socialistes : « donnez à François Hollande une large majorité, absolue si possible, pour lui permettre de mettre en œuvre ses 60 engagements pour la France ». Comme si ce scrutin ne devait être qu’un simple troisième tour de l’élection présidentielle.

Pour le reste : silence radio. C’est affligeant. L’idée que seule compterait l’élection présidentielle est totalement intégrée dans les discours des partis politiques dominants. Au fil du temps cette dérive monarchique s’est aggravée, au point que l’abstention aux élections législatives n’a cessé de progresser depuis trente ans. 40% des électrices et des électeurs ne se sont pas déplacés en 2007, alors qu’ils n’étaient que 17% à l’élection présidentielle. 60% des français disent ne pas connaître leur député(e). Le fossé se creuse entre les citoyens et celles et ceux qui sont sensés les représenter. Les mots ne sont pas trop forts : notre pays vit une grave crise démocratique. Tout se ramènerait à une compétition pour choisir une personne plutôt que des projets.

Souvenons-nous de ce 24 septembre 2000, où les françaises et les français avaient été appelés par Chirac, en accord avec Lionel Jospin alors premier ministre, à se prononcer par référendum sur le quinquennat, avec une inversion du calendrier électoral. Il s’agissait, en accordant la prééminence à l’élection présidentielle, de renforcer la bipolarisation de la vie politique.

À l’époque, l’appel à « une abstention active » était aussi illisible, qu'incompréhensible aux yeux des communistes. Il illustrait de façon caricaturale le « devoir de solidarité gouvernementale » dans lequel nous étions empêtrés.

Nous étions à quelques mois des élections municipales placées sous le signe de la « démocratie participative » et l’acte produit était un appel aux françaises et aux français à « s’abstenir de manière active ».

Ce qu’ils ont d’ailleurs fait puisque la participation s’est élevée à 30,19%. Ainsi ce sont seulement 18,55% des françaises et des français qui ont décidé de ce qu’il faut bien appeler un mauvais coup contre la démocratie.

D’aucun-e-s peuvent estimer dérisoire de se remémorer ces moments parce qu’ils appartiendraient à l’histoire. Nous croyons au contraire utile, dans la période politique que nous vivons, de tirer tous les leçons d’un passé, même récent. D’ailleurs la belle campagne du Front de gauche, dans laquelle les communistes se sont retrouvés comme des poissons dans l’eau en y prenant une place essentielle, ces magnifiques rassemblements de la Bastille, de Marseille et de Toulouse pour une VIème République, cet appel à notre peuple à prendre le pouvoir, ne témoignent-ils pas de la capacité du PCF, à inventer, à innover ?

Les mesures que compte prendre François Hollande et visant à sortir de l’hyper présidentialisme ne sont pas négligeables. L’annonce d’une dose de proportionnelle pour l’élection des Député-e-s, la réforme promise du Conseil supérieur de la magistrature, la revalorisation du rôle du parlement vont dans le bon sens. Mais il n'est pas question de réformer en profondeur les institutions. Quel peut-être dans ces conditions le rôle des communistes et plus largement du Front de gauche ?

L’écho rencontré par les grandes manifestations pour l’instauration d’une VIème République nous incite à poursuivre l’action pour gagner dès maintenant de nouveaux droits et de nouveaux pouvoirs à l’entreprise comme dans la cité.

Pour une politique de soutien à la vie associative.

Pour que soit garantie l’indépendance des médias.

Pour le droit de vote et d’éligibilité des résidents extra communautaires aux élections locales afin qu’ils puissent voter et être élus dès les élections municipales de 2014.

Pour favoriser l’intervention populaire par la création de nouveaux moyens d’intervention.

Pour que soit abrogée la réforme de 2010 des collectivités territoriales et la mise en œuvre d’une nouvelle étape de la décentralisation s’appuyant sur le développement des coopérations et respectant leur autonomie.

Pour l’établissement d’un statut de l’élu.

Un groupe du Front de gauche, fort de nombreux député-e-s déterminés et audacieux, c’est la garantie que les attentes de nos concitoyens seront portées dans l’hémicycle, que leurs luttes trouveront un prolongement politique. C’est aussi l’assurance que de nouvelles pratiques politiques seront mises en œuvre. Conseils de circonscriptions, association des citoyens, des syndicalistes, des responsables associatifs à l’élaboration des textes et des projets de loi, autant de moyens de renforcer la souveraineté directe du peuple. Ainsi, grâce à un rapport des forces politique, il est possible d’imposer une série de réformes visant à enrayer une dérive monarchique qui s’est dangereusement aggravée ces dernières années.

À moins de deux semaines du premier tour de l’élection des député-e-s, répétons que ce n’est pas à l’Élysée mais à l’Assemblée nationale que sont votées les lois. Que ce sont les député-e-s qui ont le pouvoir d’abroger les lois scélérates de Sarkozy, comme la loi Bachelot sur l’hôpital ou la réforme des collectivités territoriales. Que ce sont les député-e-s qui peuvent décider du retour à la retraite à 60 ans à taux plein. Que ce sont les député-e-s qui sont susceptibles d’adopter des lois pour sur les urgences sociales, écologiques et démocratiques et pour interdire les licenciements boursiers.

Le temps n’est plus à choisir une personne mais à choisir des politiques. C'est ce que nous sommes appelés à faire le 10 juin, avec le vote en faveur des candidat-e-s du Front de gauche.

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