LE BLOG DES COMMUNISTES DE ROMAINVILLE

mardi 24 avril 2012

Robert Clément : virer Sarkozy !

Depuis hier, je lis avec beaucoup d’attention, mais aussi d’émotion les messages de nombre de mes amis. J’y trouve, et c’est compréhensible de la déception et un brin de tristesse. Qui n’a pas vu place Stalingrad et ailleurs perler des larmes sur les joues rouges de ces jeunes filles qui ont découvert grâce au Front de gauche l’espoir et la fraternité dans ce beau combat pour « l’humain d’abord ».

Déception car nous espérions, nous souhaitions être plus haut et du même coup laisser derrière la candidate de la haine et des peurs. Militants de tous âges, dans notre diversité, nous avons partagé cette belle et magnifique campagne du Front de gauche et de son talentueux candidat. Nous avons vibré au rythme d’une campagne qui nous a apporté de la fraicheur, une grande bouffée d’air pur, de la joie et du plaisir.

Des moments exaltants que les plus anciens d’entre nous n’avaient pas connu depuis plus de trente ans. Quel immense bonheur et quel réconfort de voir ces centaines de milliers de jeunes heureux d’être ensemble et dire qu’ils ne lâcheront rien sur le chemin de la révolution citoyenne. Mais dans ces messages je perçois également une grande lucidité, une volonté de ne pas baisser les bras. Oui, il ne faut rien lâcher, quelque soient les serrements de cœur, la peine et surtout la rage qui nous étreignent, en voyant la « semi démente » rassembler six millions de voix.

Faisons un retour sur nous mêmes pour mesurer d’où nous venons. Lorsque Jean-Luc Mélenchon était crédité de 4 à 5% des voix personne ne prêtait attention à ces gens rassemblés, déjà Place Stalingrad, et à la fête de l’Humanité pour crier : « Prenez le pouvoir ». La recomposition politique autour d’un projet social libéral était plus que jamais à l’ordre du jour. On nous regardait gentiment du coin de l’œil, les uns avec mépris, les autres avec compassion.

Oui mais voilà, personne n’avait vu venir la vague montante du Front de gauche. La Bastille aura été le détonateur. C’est à ce moment là que le MEDEF et la droite sonnèrent la charge. Plus question de faire dans la dentelle. Mélenchon devenait la « terreur ». Une odieuse campagne s’en est suivie, a laquelle les médias dits de « gauche », sans doute en service commandé, prirent une part active. Rien n’aura été épargné à notre candidat, pas même les injures et les procès les plus ignobles. Au moment où la courbe s’inversait et que l’opportunité se présentait de mettre le FN loin derrière, c’est contre le Front de gauche que les coups ont été réservés. À choisir entre « deux fronts » certains n’ont pas hésité à choisir l’ignominie, en ressuscitant la fille de son père. Du coup la flamme du vote « utile » était opportunément ranimée. Et certain-e-s, convaincus pourtant par le Front de gauche, sont allés, inquiets, mettre dans l’urne un bulletin Hollande. C’est dans ce contexte qu’il convient de replacer les résultats de dimanche.

Une force nouvelle est née. N’oublions jamais la puissance de nos rassemblements. Il n’y a là rien d’éphémère. La campagne du Front de gauche a réinstallé à l’avant scène de la vie publique une gauche combative, une gauche courageuse plaçant « l’humain d’abord » comme la condition et le moyen de la transformation profonde de la société. Une autre histoire va s’écrire avec une force politique devenue incontournable pour l’avenir. Et cet avenir commence maintenant avec la mobilisation sociale le 1er mai.

Le 6 mai, j’utiliserai pour ma part, sans traîner les pieds, le bulletin Hollande pour chasser Sarkozy. J’y vois comme beaucoup d’entre nous la poursuite de la campagne que nous avons menée tambour battant. Comment imaginer que nous pourrions nous payer Sarkozy, cinq années de plus ? Lui, qui a fait le lit de l’extrême droite, en attisant le rejet de l’autre, la division et la stigmatisation. Comment imaginer que Sarkozy puisse être à nouveau un président de la République, devenu otage du front national ?

Faisant ce geste le 6 mai, j’ai le sentiment de donner une suite au combat qui a été celui du Front de gauche pour tourner la page d’un quinquennat désastreux pour notre peuple et pour mettre en échec les idées xénophobes et racistes de Marine Le Pen, reprises par Sarkozy et les siens pour préserver leur pouvoir. Pour continuer sur la voie tracée par le Front de gauche, pour rassembler autour des choix que nous avons portés dans cette campagne, le préalable c’est de mettre dehors Sarkozy. Enfin nous donnerons plus de poids à nos propositions si le front de gauche dispose d’un grand nombre de député-e-s dans la prochaine assemblée nationale. J’en ai la conviction, une dynamique s’est crée dans tout le pays, elle ne s’éteindra pas de sitôt.

Robert Clément

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