LE BLOG DES COMMUNISTES DE ROMAINVILLE

mardi 10 avril 2012

" Ne prenons pas les enfants du bon dieu pour des canards sauvages "

Nous avons droit ce mois-ci à un entretien de monsieur Trasi, devenu vice-président de « Romainville Habitat »* pour bons et loyaux services par la grâce de sa majesté. L’inconvénient, c’est qu’il ne sait pas trop de quoi il parle.


Il nous dit que la liste des demandeurs de logements ne cesse de s’allonger. Lapalissade, pour les nombreux jeunes qui quittent leur ville, la gorge serrée et à contre cœur. Sauf peut-être pour ceux qui clament leur fidélité sans faille et jurent de s’en souvenir, le moment venu. Vous savez, ça s’appelle le clientélisme.

Alors monsieur le vice président nous annonce t-il la construction prochaine de logements sociaux pour répondre à cette crise ? Notons au passage que dans sa bouche le terme construction se transforme en « achats ». « On ne peut pas, nous dit-il, financer à la fois les achats et les rénovations ». Comprenne qui pourra.

Il évoque au passage le désengagement de l’État. Mille fois d’accord, encore faudrait-il être plus précis et surtout connaître les propositions alternatives. Pour sa part le Front de gauche propose la création d’un pôle public financier, appuyé sur la caisse des dépôts et consignations, pour financer le logement social. Il suggère également la création d’un pôle public de la construction pour casser le monopole des majors du BTP et permettre l’abaissement des loyers et des charges. Majors du BTP, qui soit dit en passant, ont pignon sur rue à Romainville.

Alors, puisque visiblement on renonce définitivement à la construction de nouveaux logements sociaux par « Romainville Habitat », monsieur Trasi a trouvé la parade. Ce sera « la gestion pour compte de tiers ». Pour parler plus clairement « Romainville Habitat » se propose de gérer des logements construits par le privé. Et cerise sur le gâteau, les demandeurs de logements seront contents de savoir « que le rôle de syndic de copropriétés que l’organisme souhaite étendre va lui permettre d’enregistrer des recettes supplémentaires lui permettant de se développer ».

Cessons avec cet enfumage des esprits. Tout le monde sait que la question du foncier constitue l’obstacle majeur à la production de logements sociaux. Or combien de biens communaux ont été cédés ces dernières années aux promoteurs immobiliers ? Ce fut encore le cas lors du dernier Conseil municipal avec la cession de propriétés de l’OPH devenues en quelques mois celles de la commune et aussitôt livrées à la SEMPRO pour la place des commerces . Il s’agit donc bien de choix délibérés que la majorité municipale doit assumer sans tourner autour du pot. Oui nous osons le dire, notre ville est « mise en vente ».

Enfin nous voudrions rafraichir la mémoire de l’auteur de cet entretien. Dans les années 1990 si l’OPH a pu mener à bien les opérations « Husson République » et les « Oseraies », c’est tout simplement parce que la commune avait mis le foncier à sa disposition. Qu’on nous permette de rappeler qu’à l’époque, monsieur Trasi avait voté contre ces délibérations. Et pour cause, il était à l’époque le chef du RPR local. Il n’est donc pas étonnant qu’il se retrouve totalement dans la politique mise en œuvre sous la férule de madame Valls et de monsieur Champion.

* Ça fait tout de suite plus chic lorsque disparait le terme « public »

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