LE BLOG DES COMMUNISTES DE ROMAINVILLE

samedi 15 janvier 2011

Ben Ali a fui la Tunisie et débarque en Arabie Saoudite

Le président du Parlement tunisien, Foued Mebazaa, a été proclamé aujourd'hui président par intérim par le Conseil constitutionnel écartant ainsi la possibilité d'un retour à la tête de l'Etat de Zine El Abidine Ben Ali qui a fui en Arabie saoudite.
Ben Ali n’a pas eu le temps de savourer les propositions de Michèle Alliot-Marie, de disposer du " savoir-faire, reconnu dans le monde entier, de nos forces de sécurité " pour régler la situation en Tunisie et s'est réfugié en Arabie Saoudite.
La nouvelle est tombée à 8h45 ce samedi, annoncée par le palais d’un autre despote. "Le gouvernement saoudien a accueilli le président Zine El Abidine Ben Ali et sa famille dans le royaume" indique un communiqué du palais royal cité par l'agence officielle saoudienne SPA.
Zine El Abidine Ben Ali, au pouvoir depuis 23 ans, a quitté hier la Tunisie après des manifestations populaires sans précédent contre son régime qui ont été réprimées dans le sang. Ryad exprime "son soutien à toute mesure bénéfique au peuple tunisien frère" et apporte "sa solidarité totale avec ce peuple et espère la cohésion de tous ses enfants pour surmonter cette conjoncture difficile", selon le texte du palais royal d’Arabie saoudite.
Ben Ali souhaitait se réfugier en France, mais il a compris qu’un dictateur chassé par son peuple perd de sa valeur, même auprès des grandes puissances qui le soutenaient jusqu’à hier encore. Il n’a donc pas eu le temps de savourer les propositions alléchantes de Michèle Alliot-Marie, ministre française de l’Intérieur, de disposer du " savoir-faire, reconnu dans le monde entier, de nos forces de sécurité » pour régler la situation en Tunisie.
Plusieurs rumeurs avaient précédemment fait état de l'atterrissage de l'avion transportant le président en fuite à Malte, puis en Italie. L'identité des membres de sa famille qui se trouvent avec lui en Arabie saoudite n'a pas été précisée. Selon des informations non confirmées, son épouse Leila Ben Ali serait arrivée avant lui à Dubaï où elle avait déjà séjourné fin décembre.
Il y a une certaine similitude historique entre le destin de Ben Ali et celui du Shah d’Iran. Ce dernier aussi, en fuite car chassé par le peuple iranien après 25 ans de règne sanglant, cherchait à faire atterrir son avion dans un « pays ami », mais leurs portes restaient closes. Les dirigeants des grands pays industriels qui avaient pourtant, avec la complicité du Shah, pompé la richesse de l’Iran n’ont pas voulu accueillir leur « ami » malade.
Le premier ministre tunisien sortant, Mohammed Ghannouchi, avait annoncé juste après le départ de vers 22 heures GMT (23 heures à Paris). Les habitants étaient cloîtrés chez eux dans Tunisie de Zine El Abidine Ben Ali qu'il assurait l'intérim de la présidence jusqu'à nouvel ordre. Il a précisé qu'il assumait ces fonctions de président par intérim en vertu d'un décret signé par M. Ben Ali avant son départ. Comme Shahpour Bakhtiar le dernier premier ministre d’Iran.
A Tunis, sous couvre-feu, des tirs d'armes automatiques ont résonné en début soirée avant de cesser totalement une ville quasiment déserte et silencieuse. Depuis avant-hier, le président multipliait, sans succès, les annonces pour tenter de mettre un terme à un mois d'émeutes et manifestations, violemment réprimées. Des dizaines de personnes ont été tuées, suscitant les vives inquiétudes de la communauté internationale.
Reprenant Hegel, Karl Marx affirmait : « tous les grands événements et personnages historiques se répètent pour ainsi dire deux fois […] la première fois comme tragédie, la seconde fois comme farce». Si le destin de Ben Ali montre une similitude frappante avec le destin du Shah d’Iran, souhaitons que le destin de la révolution iranienne soit évité à la révolution tunisienne.

Abrahim Saravaki

Soyez le premier à commenter !

Enregistrer un commentaire


  ©Template Blogger Elegance by Dicas Blogger.

TOPO