LE BLOG DES COMMUNISTES DE ROMAINVILLE

samedi 9 janvier 2010

Le social aux trousses

Une caravane de mesures s'est ébranlée en début d'année et fonce sur les retraites, les services publics, les collectivités locales, l'emploi...C'est son bilan et ces perspectives que Nicolas Sarkozy traîne comme un boulet.
Par Patrick Apel-Muller
Nicolas Sarkozy n’est plus populaire qu’auprès de moins d’un tiers des Français. Le rallye des vœux qu’il a entamé ou la complaisance de grands médias qui organisent dans la plus grande spontanéité des débats sur les rengaines présidentielles de l’identité nationale ou de la famille (accolée au travail et à la patrie…) n’y changent rien. L’opinion n’est pas aveuglée par la poudre aux yeux de la communication élyséenne. Elle mesure que la crise court toujours, que les maniaques de la finance sévissent de plus belle ah ! la récidive… et que l’addition est en passe d’être présentée aux Français. Nos compatriotes sont pessimistes, morigènent certains commentateurs. Ils sont plutôt lucides. François Fillon a dû hier en convenir implicitement en évoquant les « poisons et délices » du capitalisme et en faisant mine de s’inquiéter du retour en force d’une « économie de bulle ». Ces envolées de colloque que le Medef se rassure ne portent pas à conséquences. Le premier ministre « fait le job », comme on dit chez les managers. Une caravane de mesures d’austérité s’est ébranlée en début d’année et fonce sur les retraites, les services publics, les collectivités locales et contre l’emploi en général. C’est son bilan et ces perspectives que Nicolas Sarkozy traîne comme un boulet. Il a le social aux trousses.
Même la santé en prend un coup. Le pouvoir a joué avec la peur en agitant des éprouvettes de virus grippal qui ont d’abord servi à servir de magnifiques cadeaux à l’industrie pharmaceutique. Les près de 2 milliards d’euros qui ont été sacrifiés à la prospérité des multinationales du médicament auraient comblé d’un coup le déficit de tous les hôpitaux de France, pour lesquels la droite n’a pas un sou. Paradoxe lamentable qui voit Roselyne Bachelot réquisitionner à tour de bras des infirmières pour vacciner tandis qu’elle veut licencier des milliers de soignants ! L’actualité joue contre nous, se plaignent quelques hiérarques de l’UMP.
Alors que le LKP appelle à une grève générale en Guadeloupe le 20 janvier, on peut juger, un an après un dur conflit, ce que valent les promesses du pouvoir. La « profitation », qui additionnait bas salaires et racket en règle par le grand commerce, avait reculé dans un premier temps. Mais le gouvernement a autorisé une nouvelle envolée du prix de l’essence et des produits alimentaires tandis qu’il exclut de l’augmentation prévue de 200 euros plus de la moitié des salariés qui devaient en bénéficier. L’île défile aujourd’hui et frappe les trois coups d’un nouveau mouvement si le réalisme ne l’emporte pas. L’arrivée sur place de 450 gendarmes en renfort la semaine dernière est de mauvais augure.
C’est dans ce climat que le rideau se lève sur la campagne des élections régionales. Nicolas Sarkozy est-il toujours si sûr de l’opportunité de faire de son action le cœur de l’argumentaire de la droite ? Á gauche en tout cas, on aurait tort de parier sur le rejet mécanique de l’État UMP. Comment les régions peuvent-elles permettre à leurs habitants de résister aux ravages de la politique libérale ? En quoi peuvent-elles constituer des lieux ou, dans leurs domaines d’action, s’imaginent des politiques nouvelles qui libèrent les capacités humaines des carcans du capitalisme ? C’est l’ambition que porte le Front de gauche élargi à de nouveaux partenaires et qui donne à ses partisans un premier rendez-vous demain à Paris.

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