LE BLOG DES COMMUNISTES DE ROMAINVILLE

vendredi 4 décembre 2009

Le projet de collecte des déchets ménagers par pneumatique doit être abandonné

Après la publicité gratuite dont a bénéficié lundi, le projet de collecte des déchets ménagers par aspiration, on pouvait légitimement espérer que l’atelier urbain qui se tenait le lendemain permette de lever les interrogations et les zones d’ombre qui entourent ce dossier.
Malheureusement, à lire les informations et les commentaires forts pertinents parus sur la toile Romainvilloise, il n’en n’a rien été. Pire, tout devient de plus en plus obscur. Dit autrement, les avantages que présente un tel système sont mineurs en regard des coûts autour desquels on continue d’entretenir un épais brouillard. 7, 10, 13 millions d’euros, mystère ? Mais, et cela c’est sûr, cela concerne 2602 logements.
Ce n’est évidemment pas le représentant d’ENVAC, présent pour vendre son produit qui allait dire que son coût était exorbitant. Pourtant, à la question : « Quels sont les freins au développement de ces réseaux en France », voici ce que répond Yannick GUEUGNON, directeur d’ENVAC France, dans une interview en date du 29 mars 2009 :

"Les principaux freins au développement des réseaux en France sont:
-L'importance des projets et l'investissement de départ.
-Des freins psychologiques liés à l'idée qu'installer un réseau de ce type détruit les emplois de ripeurs. Pourtant la mise en place de ces réseaux crée des emplois.(cela reste à prouver. ndlr)
-La mise en place de réseaux pneumatiques intervient souvent dans des projets immobiliers. Or, il n'y avait pas de projets d'envergure importante en France dans les années 90. Actuellement, des projets d'envergure ont été lancés dans la plupart DES GRANDES VILLES FRANCAISES." Vous avez bien lu : "des projets d'envergure dans les grandes villes".
Et c'est la direction du groupe, elle-même, qui reconnaît l’importance des coûts d’investissement. Quant au fonctionnement, rien ne prouve que des économies substantielles puissent être réalisées.
Dans un article du journal de Romainville de janvier 2008, on peut lire que cinq secteurs de la ville seraient concernés : Oradour, Amitié, Cachin, Gagarine et le site Nokia.
Aujourd’hui on évoque Nokia où serait installée la centrale, Cachin et Gagarine. Alors qu’en est-il réellement ? Le flou entretenu à ce propos est-il à mettre en rapport avec les tergiversations sur le coût de l’opération ?
Ce dossier est indûment frappé du sceau de « l’excellence écologique ». Relisons ce qu’écrivait, dans Le Monde du 13 février 2009, Christophe BERARD, président du bureau d’étude indigo, spécialiste du développement durable, qui a conseillé Romainville et les Lilas : « Il y a une amélioration en surface, mais ce n’est pas une solution miracle. On évite les camions, mais le bilan énergétique n’est pas si clair : Il faut beaucoup d’électricité pour faire fonctionner le système. C’est surtout intéressant dans les quartiers où l’on recherche à reconquérir des espaces publics ou créer des espaces verts. »
Ainsi, les locataires de Cachin, après avoir appris durant l’été l’aménagement simultané de la plaine centrale et de la place des commerces découvrent par voie de presse qu’ils seront les premiers à bénéficier de ce réseau. Mais la question qui se trouve dans toutes les têtes des habitants de la cité peut se résumer ainsi : Comment les choses se passeront-elles sur le terrain et à quel horizon, verra t-on la fin de cet interminable chantier ?
Très franchement, en regard des besoins n’y a t-il pas d’autres priorités ? D’abord, il y a des choses bien plus efficaces à faire en matière de préservation de l’environnement et d’économies d’énergie. Et puis, où en est la construction du gymnase, du lycée d’enseignement général, à propos duquel on écrit en 2007 qu’il est voté et financé par le conseil régional ? Qu’en est-il du déménagement du CMS annoncé en 2007, mais qui devient en 2008 un centre de santé agrandi. Alors que la vie associative est si importante dans la vie d’une commune, les organisations connaissent les pires difficultés pour travailler, se réunir, tenir leurs assemblées. La construction de locaux adaptés, mis à leur disposition, ne serait pas un luxe. Lorsqu’un projet, aussi important par son coût, suscite autant de questions et d’objections parfaitement fondées, deux choix sont possibles : Faire la sourde oreille et s’entêter pour le maintenir contre vents et marées, ou bien le bon sens et la raison l’emportent, et le projet est retiré. C’est ce seul choix courageux qui s’impose aujourd’hui.

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