LE BLOG DES COMMUNISTES DE ROMAINVILLE

lundi 7 décembre 2009

Congrès de la CGT : l'éditorial de l'Humanité

Tout devrait concourir à ce que les feux de l’information soient braqués cette semaine sur Nantes et le congrès de la CGT. L’opinion de la plus grande centrale syndicale française est précieuse quand le pays souffre durement d’une crise suscitée par les pouvoirs que se sont octroyés les financiers avec la complaisance des pouvoirs qui se sont succédé. Les forces qui peuvent faire contrepoids à un patronat obnubilé par la course au profit doivent évidemment être encouragées, c’est vrai des partis politiques et bien entendu des syndicats. D’autant qu’ils ont été porteurs de façon massive au printemps du mécontentement des salariés et, par procuration, de celui d’une large majorité de la population. Ce n’est parce que le gouvernement s’est buté en refusant de satisfaire des revendications et qu’il prépare un plan d’austérité qu’il faut croire l’opinion publique hors jeu. Avec le sommet de Copenhague, l’assemblée cégétiste devait en toute logique dominer le paysage médiatique…
Avec une harmonie qu’on pourrait croire inspirée par un chef d’orchestre, la plupart des grands médias ont distillé une même musique selon laquelle Nicolas Sarkozy ne jurerait que par la CGT. Il ne faut pas avoir peur de jouer faux ! Les cas de répression syndicale se sont multipliés, des plus grossiers aux plus sournois ; l’Élysée a mis les finances publiques à la disposition des banques sans contreparties ; le pouvoir prépare la mise en cause des retraites, la casse des services publics, l’extension de la précarité… Et tout cela serait le signe d’une sympathie irrépressible à l’égard du syndicalisme ! Ce qui est certain en revanche, c’est que la droite a dû se plier au principe de réalité et constater que tous les espoirs qu’elle avait caressés d’un effondrement de la CGT aux profits d’un syndicalisme plus accommodant avec le libéralisme ont été brutalement déçus.
Cependant, si la CGT voit son image s’améliorer et la confiance en elle grandir, elle souffre de la désyndicalisation qui affaiblit son influence et la met en posture de défendre des acquis sociaux menacés sans parvenir à en arracher de nouveaux. Ce problème est au cœur de son congrès. Il devrait aussi tenir une large place dans toute la société. L’existence d’un syndicalisme fort est un pilier de la démocratie, une garantie que les multinationales n’exercent pas un pouvoir absolu, une chance pour que les intérêts des salariés plus de quatre Français sur cinq soient respectés. L’unité syndicale a permis de forts rassemblements mais, pour qu’ils soient durables et vainqueurs, il faut des confédérations qui rayonnent dans la plupart des lieux de travail avec des militants plus nombreux.
L’Humanité a décidé de devenir un journal de référence sur la question sociale, utile à ceux qui réfléchissent aux nouvelles figures du travail, précieux pour les syndicalistes et au-delà pour tous les salariés. Pages « travail » le lundi, page « économie » le mardi, enquêtes qui plongent dans les nouvelles réalités du salariat, informations complètes sur les luttes sociales, lieu d’échanges et de confrontations pour les différents acteurs… Notre quotidien ambitionne d’être tout cela et de l’être mieux encore. Voilà pourquoi, durant toute cette semaine, il rendra compte des échanges du congrès de la CGT. En direct de Nantes. L’existence d’un syndicalisme fort est un pilier de la démocratie, une garantie que les multinationales n’exercent pas un pouvoir absolu, une chance pour que les intérêts des salariés soient respectés.

Patrick Apel-Muller

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