LE BLOG DES COMMUNISTES DE ROMAINVILLE

mardi 24 novembre 2009

Grand Paris: l'Etat se donne les moyens de décider seul

Les débats sur le projet de loi très controversé, du « Grand Paris » débutent aujourd’hui, à l’assemblée nationale. En juin 2007 Nicolas SARKOZY se fixait l’objectif de faire de la métropole parisienne unes des premières places économiques et financières du monde. Déjà la lutte contre les inégalités sociales et territoriales dont souffre ce territoire, y tenait peu de place. Après deux ans de travail de son secrétaire d’Etat, Christian BLANC, sans réelle concertation avec les collectivités territoriales concernées, ce que lui reprochent les élus, le gouvernement présente un premier projet de loi, qui sera suivi d’autres, pour parvenir aux objectifs de Nicolas SARKOZY.

Premier élément de ce puzzle, la construction d’un nouveau réseau de transports automatiques en Île de France long de 130 kilomètres, dont la vocation essentielle est de relier entre eux les pôles d’excellence, les aéroports, le centre d’affaires de la Défense et les centres économiques et de recherche en périphérie de Paris ; Les élus locaux, et pas seulement de l’opposition, ont fustigé ce projet de métro qui oublie le maillage des territoires et les besoins des populations pour les déplacements habitat travail.

Deuxième élément du projet, la création de la « société du Grand Paris ». Dans l’article 7 du projet de loi, cette société, qui sera sous le contrôle de l’Etat, « peut acquérir, au besoin par voie d’expropriation ou de préemption, les biens de toutes natures…nécessaires à la création du réseau de transport » ainsi qu’à « l’aménagement » autour des futures gares ; D’où l’inquiétude de nombreux élus qui refusent de voir mis en question leurs prérogatives pour répondre aux besoins de leurs populations.

UN PROJET QUI NE RESOUDRA PAS LES INEGALITES
Pierre GOSNAT, Député du Val de MARNE dénonce la logique même du projet.
ENTRETIEN:
L'assemblée nationale examine le projet de loi sur le Grand Paris. Quel est votre regard?

Pierre GOSNAT: Nous sommes loin des ambitions portées par Nicolas SARKOZY lors de la présentation des travaux, sur l'avenir de la métropole, travaillés par les dix équipes d'architectes qu'il avait nommés. Le projet de Christian BLANC, c'est essentiellement un nouveau réseau de transports en commun. Alors que le schéma de développement de l'Île de France, élaboré avec les collectivités territoriales par le conseil régional, pouvait être un point d'appui, Christian BLANC dépose un projet qui, à priori, se résume à un métro.

Cependant, ce métro reliera presque exclusivement neufs pôles d'excellence...Cela ne dessine-t-il pas le projet de Nicolas SARKOZY?

Pierre GOSNAT: C'est pourquoi je disais "à priori". J'ai toujours considéré que la notion de pôles d'excellence était dangereuse. Les "clusters" bénéficient de toutes les aides publiques, A côté c'est, trop souvent, des territoires laissés pour compte; Le projet de Christian BLANC, avec son métro, répond aux besoins de développement des pôles, pas aux besoins des populations.

Pour réaliser ce métro, le projet crée la société du Grand Paris...

Pierre GOSNAT: Cette société vise à financer le réseau de transports. Elle aura des droits de préemption autour des futures gares. Ainsi, l'Etat reprend en main les politiques d'aménagement que les lois de décentralisation avaient confiées aux communes. Car même si les collectivités seront membres du conseil de surveillance, l'Etat restera majoritaire et... le gouvernement gardera, quoi qu'il en soit, un droit de véto sur les décisions.

En commission vous avez proposé purement et simplement de supprimer ce projet de loi, pourquoi?

Pierre GOSNAT: Nous allons à l'assemblée nationale déposer des amendements exprimant un certain nombre de besoins, comme, par exemple, sur les transports pour exiger que les moyens soient mis sur un réseau maillé, sur le logement pour qu'il y ait, en coeur de métropole, 30% de logements sociaux, sur le développement économique équilibré sur tout le territoire, sur une véritable péréquation financière entre collectivités; Mais, sur le fond, c'est la logique même de ce projet qui est en cause. Il ne résoudra pas les inégalités sociales et territoriales dont souffre la région capitale.

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