LE BLOG DES COMMUNISTES DE ROMAINVILLE

lundi 21 septembre 2009

Oui à une politique écologique, non à la taxe carbone ! Par Bernard Teper

Nous reproduisons ici un article très intéressant de Bernard Teper, Président de l'UFAL, Union des Familles Laïques.


Cela a mal commencé. Michel Rocard présente son projet de taxe carbone à 32 euros la tonne de CO2, la ministre des Finances dit que c'est deux fois trop, Dominique Voynet dit que ce n'est pas assez et Daniel Cohn-Bendit applaudit très fort ! Honte à eux !
Regardons de plus près ce qu'il en est. Le chèque "vert" qui serait prévu pour indemniser les ménages les plus modestes sera calculé uniquement sur les consommations directes d'énergie, alors que toutes les augmentations du prix de l'énergie se répercutent immédiatement sur le prix de la grande majorité des biens et services nécessaires aux ménages.

Donc en fait, tout est fait pour que les couches populaires soient appelées à payer pour les dégâts occasionnés par les gros pollueurs industriels.

Déjà, d'une façon générale, une taxe sur la grande consommation ou la TVA est un impôt totalement injuste qui vise à favoriser les couches aisées et défavoriser les couches populaires.
De plus, les gros pollueurs industriels, eux, sont exonérés de taxe carbone car ils sont dans un régime différent : ils ont des droits à polluer qui leur sont attribués et ils peuvent acheter en Bourse d'autres droits à polluer !
Et comme le prix d'achat des droits à polluer est d'environ 14 euros la tonne de CO2, on voit là l'imposture du "socialiste" Rocard qui veut faire payer les couches populaires plus cher que les grands groupes industriels.
Cette proposition est donc une imposture ! N'ayons aucun scrupule à nous opposer à cette politique injuste. Toute politique visant à culpabiliser en premier lieu les couches populaires est à combattre sans vergogne.
L'alternative est à trouver dans une politique écologique radicalement différente supprimant le marché des droits à polluer et en organisant d'abord une diminution drastique selon un plan pluriannuel de la pollution des gros pollueurs, puis un plan pluriannuel d'économies d'énergie sur toutes les nouvelles constructions immobilières demandant de la consommation énergétique (chauffage notamment) et sur des travaux obligatoires et urgents sur le bâti, les installations, les réseaux et les transports anciens (individuels et collectifs) consommateurs d'énergie.
Et enfin, il est nécessaire d'aller vers une diversification énergétique développant au maximum possible les énergies renouvelables et donc de développer prioritairement la recherche publique en ce domaine.
Le décor est planté.
A nous de produire une éducation populaire tourné vers l'action pour combattre ces imposteurs !

2 Comentários:

Christophe Vieren a dit…

Facheuse tendance à opposer des choses complémentaires : il n'est plus le temps d'attendre. Toutes les pistes doivent être exploitées : sanction, réglementation, incitation, fiscalité, principe pollueur/payeur, internalisation des externalités, appliqués à tous les pollueurs, gros ou petit. Si les gros pollueurs (les industries) pollue beaucoup, nous sommes nombreux (6,3 milliards à des degrés divers mais surtout les 850 millions qui possèdent une voiture) à polluer beaucoup.
Concernant la taxe carbone, les industries y sont en grand nombre soumis. Seules quelques secteurs (cimenteries, aciéries, chaufferie, ...) sont soumis au marché du carbone qui est effectivement, soit à supprimer pour y substituer la taxe carbone, soit à diminuer drastiquement les quantités de CO2 sur le marché pour en faire augmenter le coût.

Quant au logement, le faible rythme de renouvellement (1% par an) rend nécessaire l'isolation de l'ancien. Incitation d'un côté (écoprêt, crédits d'impôts...), dissuasion de l'autre en majorant le coût de l'énergie par la taxe carbone.

Quant aux transports, pareil : incitation (carte transports en commun, développement de ces derniers, urbanisation plus compacte, covoiturage, ...), et dissuasion de l'autre.

Dans les 2 cas les revenus de la taxe carbone devront à terme servir à financer les aides précitées.

Christophe Vieren a dit…

Quant au dessin : stupide.
1) les batteries des voitures électriques ne vont se recharger ni avec le solaire, ni avec l'éolien, ou alors dans quelques décennies. Donc => nucléaire ou thermique => déchets ou CO2.
2) Le coût du carburant à un impact indiscutable sur la consommation de carburant. Il ne manque pas d'études sur le sujet. Je vous conseille le rapport de l'AIE (dont des graphiques sont reproduits ici : http://www.manicore.com/documentation/economies.html.

Vous y verrez également un graphique qui montre comment la consommation des véhicule a baissé considérablement après les premiers chocs pétrolier jusqu'au premier contrechoc. Comme quoi le prix joue bien sur la consommation unitaire des véhicules et aussi globale. Si tant est que l'on n'éloigne pas les lieux de vie des lieux d'emplois à moins d'y développer les transports en commun.

L'on peut regretter que la taxe carbone ait été instaurée par un gouvernement de droite qui a vidé les caisses de l'état en faisant des cadeaux aux riches (bouclier fiscal), aux banques et aux industries (taxe professionnelle) mais elle reste un des nombreux outils indispensables pour atteindre la réduction de 50% de nos gaz à effet de serre d'ici 2020 (80% d'ici 2050).
Réclamons une redistribution de richesses, votons extrème gauche pour cela, mais maintenons le principe pollueur/payeur et donc la taxe carbone.

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