LE BLOG DES COMMUNISTES DE ROMAINVILLE

lundi 7 septembre 2009

ON NOUS BALADE !

Dans l'art d'accomoder l'essentiel avec des futilités, les commentateurs politiques s'en sont donné à coeur joie ce week-end pour nous expliquer comment et pourquoi il était logique que l'UMP donne le ton de "tous les débats", tel un "creuset idéologique". On croit rêver. Les atermoiements concernant la taxe carbone, qui ont occupé une partie du campus d'été du parti du prince-président, illustrent à eux seuls la tactique d'occupation du terrain médiatique par SARKOZY. Entre la parole présidentielle, celle de FILLON, celle de BORLOO, celle de BERTRAND, ou celle de COPE, l'éventail fût assez large. Il aura fallu attendre Alain JUPPE, qui, avec une franchise désarmante s'employa à mettre les points sur les "i" quand tout le monde s'évertuait à tourner autour du pot. "La taxe carbone est évidemment un impôt", lâcha l'ancien premier ministre, sourire en coin.

Le même jour, un certain ministre de la culture, charme et formules de style en prime, parvenait à faire acclamer le nom de "MITTERRAND" à des militants sarkozistes.
L'opération "plan de com" du week-end était réussie. Ne manquait au tableau de chasse, pour ravir le naïf, que le "ralliement"supposé de François BAYROU "au centre gauche"...vous avez bien lu. A la faveur de la rentrée, l'alliance Modem-PS redevient donc un sujet imposé. Comme si" l'offre de dialogue" formulée par le président du Modem pouvait constituer une alternative dite de gauche et de transformation sociale. La bonne blague!

On nous balade...car pendant ce temps là, il est une réalité plus évidente aux yeux des Français: celle des drames sociaux qui s'accumulent et des mauvaises nouvelles les accompagnant. Le chômage de masse, les taxes, les nouvelles menaces sur nos retraites, en particulier celles des femmes, le coût de la vie, les déremboursements, les hausses de l'énergie carbonisant le pouvoir d'achat, du forfait hospitalier,etc. On peut nous répéter à longueur d'antenne qu'une"sortie de crise" se profile, les noirceurs visibles de l'horizon démentent cette propagande. Malgré un trimestre de croissance non négative, qui, au passage aura légitimé de nouveaux bonus octroyés aux traders, nous sommes bel et bien dans l'épicentre de la crise et ce ne sont pas les "mesurettes" qui enclencheront une sortie de récession, comme le montrent les dramatiques chiffres de la productivité. Comment croire, d'ailleurs,que les entreprises ne vont pas chercher à rétablir leurs profits en bloquant les salaires ou en ajustant encore un peu plus leurs effectifs, faisant voler en éclats tous les dispositifs "tampon" comme le chômage partiel? Sans mesures à la hauteur, les mois à venir verront s'enclencher une nouvelle boucle récessive.

On aurait donc tort de se laisser impressionner par le sentiment général de "retour à la normale". François FILLON, hier encore, disait exclure toute hausse de prélèvements et toute politique de rigueur: mais n'est-ce pas déjà le cas? "Changer le monde" clame sans rire l'UMP. En vérité, tous les tenants des intérêts sociaux dominants n'ont qu'un seul objectif: celui de rétablir en douceur le fonctionnement du capitalisme antérieur à l'éclatement de la crise. Le cinéaste Michaël MOORE déclarait hier: "Le capitalisme c'est le mal et l'on ne réforme pas le mal, on l'éradique...". Manière comme une autre de revenir à l'essentiel.

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