LE BLOG DES COMMUNISTES DE ROMAINVILLE

lundi 8 juin 2009

le chemin de l'espoir

Une nouvelle fois, l'abstention aura augmenté, battant avec 60% un record pour les élections européennes. C'est le signe d'une crise majeure dans le fonctionnement de notre démocratie. Les citoyens ont l'impression que leurs voix ne sont pas entendues et qu'elles et qu'elles sont méprisées. N'avaient-ils pas participé à 70% au référendum sur le traité constititionnel, se prononçant à une nette majorité en faveur du "NON" pour qu'ensuite cette expression populaire soit niée par l'imposition du traité de Lisbonne? Qui peut ensuite parler le verbe haut de la démocratie en Europe? Certains ont boudé les urnes parce qu'ils ont l'impression d'avoir été dupés, quatre ans plus tôt. De surcroît, les deux partis dominants ont tenté de banaliser ce scrutin en ne s'engageant que dans une campagne de dernière heure. Il aura fallu attendre les derniers jours pour qu'un débat soit organisé à la manière d'une foire d'empoigne. Il s'agissait, aux yeux de ces politiciens polytraumatisés du référendum sur le traité constitutionnel, de tourner cette page qui avait vu les Français se mêler passionnément de leur avenir européen. Ils voulaient éviter toute mauvaise surprise en marginalisant l'élection au Parlement de Strasbourg.

Hier soir, les leaders de la droite exibaient leur poucentage, comme un plébiscite. En faveur de Nicolas Sarkozy. Quelle performance pour la majorité présidentielle réduite à la moitié de son score du deuxième tour de la présidentielle! Personne ne peut y voir un blanc-seing pour la suite. L'autre donnée majeure de ce scrutin, c'est le mauvais résultat du PS, victime de ses ambiguités-écartelé entre les revendications sociales des salariés et sa participation à la direction de l'Europe libérale-et de son incapacité à offrir de vrais changements. Les résultats recueillis parmi les vingt-six autres pays témoignent d'un revers pour la social-démocratie qui permet aux conservateurs de conforter leur présence à Strasbourg. Les différents PS européens sont trop engagés dans des politiques communes avec la droite- certains gouvernent avec elle- pour présenter une issue crédible face à la crise. En France, les responsables socialistes auraient tort de s'enferrer dans des stratégies d'alliances avec les centristes de tout poil.

Le score de Daniel Cohn-Bendit, qui supplante François Bayrou au centre, ne sera pas une piste féconde pour la gauche. Trop de libéralisme imprègne sa démarche, alors que les désordres du monde appellent à des remises en cause profondes de l'ordre social, soulignent le besoin de construire des perspectives de transformation clairement anticapitalistes, des rassemblements larges sur des contenus précis pour obtenir des majorités de gouvernement. De ce point de vue le Front de gauche a ouvert une voie. Il recueille les premiers fruits d'une stratégie unitaire sur un contenu précis de transformation. Le NPA avait choisi de faire cavalier seul: il piétine. Les 5 députés du Front de gauche, en incluant ses alliés de l'outre-mer, s'attacheront à révéler ce qui s'ourdit dans les coulisses du Parlement, où s'agitent experts patronaux, lobbystes et libéraux de tout poil. Mais ils feront plus en dessinant les contours d'une autre Europe, sociale, celle-là, qui par exemple donnerait plus de pouvoir aux salariés pour s'opposer aux licenciements, interdirait les licenciements boursiers et définirait une règle du mieux-disant social.Ils deviendront des porte-voix des résistances sociales.

Tous les sondages témoignent à la fois de l'attachement des citoyens à construire un avenir ensemble et de leur déception sur les politiques conduites face à la crise,leur désenchantement. Ce sont des choix au service des marchés financiers qui tuent les possibilités d'un destin commun. L'Europe sera antilibérale ou elle ne sera pas. En tout cas, pas une espérance.

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